Publication de Simone Fehlinger, enseignante à l’Esadse, membre de l’équipe de recherche « Spacetelling » (GRAD Esadse), aux éditions 205 (collection « Milieux »).
Le réchauffement climatique est un phénomène naturel aussi bien qu’un artefact culturel, coproduit par nos représentations et nos médiations techniques, c’est-à-dire par nos images, modèles, récits, instruments. Ce texte explore cette hypothèse à partir de l’endroit vers lequel convergent aujourd’hui un grand nombre de représentations du climat destinées au grand public : le bulletin météorologique.
Si les outils techno-scientifiques ont toujours eu un rôle décisif pour saisir la Terre comme système nature-culture relationnel, ils ont aussi contribué à mettre en place une fiction, un style spécifiquement européen, qui appréhende la nature comme un objet d’étude et de contrôle. En exposant la grille comme pratique matérielle et discursive qui dissocie nature et culture depuis le XVe siècle, cet essai analyse plus particulièrement des grilles — historiques et actuelles — qui structurent les images météorologiques.
Si ces images ne sont pas de simples représentations, quels effets indirects ont-elles sur les phénomènes climatiques qu’elles permettent d’observer?