20.10.2021/10:3013:00
Conférence

Arts and Crafts aujourd’hui

Valérie Da Costa, Lucile Encrevé

par Sandra Jacquier

L’intitulé même du mouvement Arts & Crafts met l’accent sur l’articulation, complexe et productive, entre le « grand art » et les arts dits appliqués. Historiquement, la modernité a été le moment de distinction, voire d’opposition, entre les deux champs : l’art s’est défié de la joliesse et d’une maîtrise technique regardée comme un archaïsme bourgeois, pour se caractériser plutôt par l’intention de l’artiste, la prégnance d’un discours théorique et l’inutilité revendiquée des œuvres d’art.
Cependant, le XXIe siècle marque, dans la pratique des artistes, un retour très net du faire et un réinvestissement des savoir-faire traditionnels qui remettent en question ces récits esthétiques trop bien balisés. Comment comprendre, par exemple, l’extraordinaire vivacité de la céramique contemporaine ? De la même façon, qu’en est-il du retour inattendu du textile dans les préoccupations des artistes ? De telles pratiques, longtemps refoulées (techniquement, esthétiquement, politiquement) permettent-elles également de dégager et suivre un fil permettant de relire, à rebours, l’histoire récente et ses occultations ? Ces situations apportent en outre un dynamisme nouveau aux relations entre art et design, au sein même des écoles.

© Clémentine Post, 2021

Inscription gratuite mais obligatoire :

PrésentielWebinaire

Fausto Melotti et Lucio Fontana, les expériences en céramique en Italie dans les années 50-60, conférence de Valérie Da Costa

Fausto Melotti (1901-1986) et Lucio Fontana (1899-1968) ont été actifs dans la même ville : Milan et au même moment, à partir des années d’après-guerre.
Contemporains, ils ont développé un travail sur la céramique qui a marqué la création italienne des années 1950 et 60, explorant différents sujets, s’attachant différemment à la technique, aux couleurs, à la fonctionnalité des œuvres et à leur insertion dans l’architecture.
Cette conférence se propose de présenter le travail de ces deux artistes italiens qui ont profondément renouvelé le travail de la céramique non seulement dans l’histoire de la céramique en Italie, mais plus généralement dans l’histoire de la céramique au XXe siècle.

Le textile, un entre-deux contemporain,  conférence de Lucile Encrevé

Dans le cadre du séminaire Arts and Crafts aujourd’hui, cette intervention s’attachera à interroger le textile pensé comme champ privilégié de dialogue entre art et arts décoratifs, dans un contexte actuel marqué par une réception de ce médium particulièrement favorable et notamment par l’intérêt prononcé que lui portent les étudiant.es d’écoles d’art et de design, refusant à la fois (parce que sensibles à certains enjeux politiques contemporains) les supposés purs fonctionnalisme du design et désintéressement de l’art.
On réfléchira en particulier à la manière dont cet espace d’entre-deux, par son indistinction et son impureté même, a permis aux femmes de s’insérer dans des milieux de création qui leur avaient longtemps été interdits. On  analysera comment il peut constituer aujourd’hui pour les créateur.rices, à distance d’une histoire des arts masculine, occidentale et construite sur une hiérarchie entre les différents arts, un véritable outil d’ouverture.

Joséphine Javaux, Forget menot, Grand Projet, EnsAD, 2021 (ph. L. Encrevé).

Participants

Valérie Da Costa est historienne de l’art, critique d’art et commissaire d’expositions.
Maître de conférences HDR en histoire de l’art contemporain (XXe-XXIesiècles) (Institut d’histoire de l’art-Université de Strasbourg), elle est l’auteure de très nombreux textes et livres sur ce sujet (Lucio Fontana, Fausto Melotti, Pino Pascali, Fabio Mauri, Piero Gilardi, Ettore Spalletti, Eliseo Mattiacci, Laura Grisi, Carla Accardi…).

Parmi ses publications : Écrits de Lucio Fontana (Les presses du réel, Dijon, 2013), Pino Pascali : retour à la Méditerranée (Les presses du réel, 2015), Fabio Mauri : le passé en actes / The Past in Acts (Les presses du réel, 2018), « Arte Povera hier etaujourd’hui », Cahiers du Musée national d’art moderne (n°143, printemps 2018) (sous sa direction), Paul Thek en Italie 1962-1976, (Les presses du réel) (A paraître en 2022).
Elle prépare l’exposition Vita Nuova : nouveaux enjeux de l’art en Italie 1960-1975qui aura lieu au Musée d’art moderne et contemporain (Mamac) de Nice en mai 2022.

Lucile Encrevé est docteure en Histoire de l’art contemporain, Lucile Encrevé est professeure d’Histoire de l’art à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs à Paris, où elle est rattachée au collège de Théorie et au secteur Design Textile et Matière.
Spécialiste de l’abstraction, elle s’intéresse aux liens entre art et arts décoratifs/design, aux dialogues entre art et textile, entre peinture et textile, entre art abstrait et corps, avec un regard particulier sur les productions de créatrices (artistes femmes et designeuses). Ses recherches portent également sur la place et les expériences des femmes à l’École des Arts Décoratifs.
En ligne:                     
« Anni Albers. Quand l’abstraction parle au présent », EnsAD, 17 sept. 21 (à p. de la min. 40) -
« Après la pluie, le temps est beau ? 1er mai 2021 », Chères toutes. La parole des femmes fait événement à l’Ecole des Arts Décoratifs
« Au contact et à distance. De l’usage du textile dans certaines installations abstraites contemporaines (à partir de l’œuvre de Katinka Bock) », Université Paris I / Centre Saint-Charles, 8 fév. 20
« La place des femmes à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs. Une autre Histoire à écrire », musée d’Orsay, 20 sept. 19
« Le textile derrière la grille :une abstraction impure ? »

Romain Mathieu (Esadse-LEM, enseignant-chercheur, coordinateur du programme) est docteur en histoire de l’art contemporain. Il enseigne également à l’Université d’Aix-Marseille et est membre de l’AICA. Il est un contributeur régulier d’artpress et a publié des textes dans plusieurs catalogues pour des musées et des galeries. Il a été commissaire de l’exposition Supports/Surfaces – Les origines : 1966-1970 au musée d’art contemporain de Nîmes.

Karim Ghaddab  est critique d’art, membre de l’AICA (association internationale des critiques d’art). Il collabore à diverses revues spécialisées, en particulier artpress, et a écrit une quarantaine de préfaces de catalogues d’expositions. Il est également commissaire d'exposition et a été directeur artistique de l'Art dans les chapelles de 2011 à 2016.


Dans le cadre du programme de recherche Arts and Crafts aujourd’hui soutenu par le ministère de la Culture.

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