Milène Sanchez

(17 peintures à l'huile) 
À partir d'une photographie, ne pas montrer ce que je vois, mais plutôt ce que je ne vois pas dans un premier temps. Quelque chose qui serait impossible de dire ou de voir.
 
C'est la recherche d'un contrechamp : d'une image qui me parle personnellement, ce que je ne vois pas forcément mais qui m'invite à réfléchir et à essayer. La peinture m'aide à mieux voir, elle rend visible ce que je ne sais pas voir.
Il ne s'agit pas tout à fait d'être dans l'incarnation du réel, ni dans sa mise à distance mais d'osciller entre les deux. De trouver un équilibre entre des zones survolées et des zones travaillées, entre la coulure et l'assèchement.
 
Les fleurs disparaissent, ressurgissent, naissent de leurs propres graines, elles vont vers la lumière tout comme la peinture. J'essaie de capter leurs mouvements afin de les garder envie.
 
Ce sont des peintures construites autour de ce geste-là : celui de fixer des fleurs, des'en rapprocher, de s'en éloigner, de les balayer du regard. Toujours revenir vers elles. Je sens qu'en peinture j'arrive à rendre compte des cadeaux de lumière et de mouvement que les fleurs nous donnent à voir. Je vois les choses comme cela, à travers des brefs surgissements. 

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Crédits : © S. Binoux