Mathilde Faure

Ce projet est né de l'observation des relations singulières qui existent entre les individus et leurs objets préférés. Je parle de ces objets que nous gardons parce que nous y sommes attachés, parce que ce sont des souvenirs, parce qu'ils nous évoquent quelque chose de personnel. En tant que designer, il semble relativement difficile de créer ces objets là, parce qu'il est propre à chacun de s'attacher à un objet ou à un autre. J'ai ainsi pris le parti de décaler mon attention vers le mobilier et les objets qui accueillent cette affection.

Nous sommes nombreux à disposer nos objets préférés dans nos intérieurs en leur consacrant une place bien précise, qui va de la simple étagère, jusqu'au dessus de la cheminée. Ces objets sont agencés d'une manière quasi scénographiée, en mettant en avant ce qu'on veut montrer à nos amis, aux visiteurs, et en cachant les choses plus secrètes. L'ensemble relève d'une sorte « d'exposition domestique », d'une mise en scène qui mêle l'ostentatoire à l'intime.

Le vocabulaire de la scénographie s'est imposé pour dessiner ce projet, avec l'envie de créer une sorte de toile de fond, de planter le décor qui allait accueillir les objets. Inspiré par des images de scénographies, de dessins, ou même de maquettes de décor de théâtre, ce projet a été dessiné autour de trois axes principaux, caractéristiques de cet univers : les formes architecturales, les jeux d'échelles, l'esthétique du faux, ainsi que le montré / caché - vu / non-vu. Chaque support est métaphoriquement une scénette sur laquelle se place un dispositif qui vient mettre en valeur d'autres objets. Chacun possède une identité propre bien qu'il fasse parti d'un ensemble. On peut y voir une analogie avec nos objets préférés qui sont tous très différents, mais qui appartiennent à une histoire commune.