Zoé Déboves

Mes thèmes de prédilection sont les territoires à la limite du réel, dissimulés au-delà du regard. Personnellement, je tire mon inspiration de villes où je suis de passage ou celles d'où je crois venir, baignées de mystère.
La photographie est un compagnon d'observation dont on peut contourner les règles. On peut rejouer la sensation au-delà des règles mathématiques de l'appareil, c'est la tromperie de la photographie. Le collage, la manipulation photographique, le fait de travailler et retravailler avec des éléments de lieux existants tirent l'outil vers des horizons étrangers. J'aime reconstruire une image conforme à des effets ressentis (pression, vertige, prémonition, craintes éprouvées face à des situations ordinaires) pour montrer ces aspects non visibles parmi lesquels nous évoluons.

Étant fascinée aussi bien par les films de science fiction que la photographie qui questionne le statut des images, mon travail oscille entre fiction et réalité, photo parlante et photo muette, image narrative et état des choses. La difficulté visuelle à laquelle je m'attache est celle de mêler le détail au tout. Pour à la fois établir une distance, sur une scène là-bas... et annuler cette distance entre soi-même et le monde.