Doctorat Arts, mention Arts Industriels
La mention Arts industriels est une mention du doctorat Arts de l’université Jean Monnet proposé par l’ED 484 3LA et relevant de la 18e section du CNU.
Lorène Picard, soutiendra sa thèse de doctorat en Arts Industriels, préparée à l'Université Jean
Monnet de Saint-Étienne en partenariat avec l'Esadse, intitulée
« Web et transparence. Conscience critique en art et
design (1995-2019) », le samedi 16 novembre 2024 à 14h.
Ce doctorat a été réalisée sous la direction de Danièle Méaux et David-Olivier
Lartigaud.
Cette soutenance publique se déroulera dans l'auditorium de l’École d’art et de Design Saint-Étienne.
Le jury sera composé de :
• Cécile Croce, Professeure des Universités, Université
Bordeaux Montaigne
• Jean-Paul Fourmentraux, Professeur des Universités,
Université Aix-Marseille
• David-Olivier Lartigaud, Professeur d’Enseignement
Artistique, École Supérieure d’Art et de Design Saint-Étienne
• Danièle Méaux, Professeure émérite, Université Jean
Monnet
• Nicolas Thély, Professeur des Universités, Université
Rennes 2
• Andrea Urlberger, Professeure des Universités, ENSA
Toulouse
Que disent les arts récents de la « dématérialisation
numérique » ? Notre recherche s’intéresse à étudier, du point de vue
des arts, les idéologies entourant le Web à travers ses représentations, son
histoire et sa culture.
Dans la tradition des sciences des réseaux, le Web est
qualifié de système complexe. Inventé au CERN en 1989, il est un logiciel
scientifique voué à l’accès et au partage des connaissances grâce à
l’informatique distribuée. En analysant certaines spécificités du Web (soft
et hard), nous rappelons l’esprit moderne et la matérialité de cette
innovation. L’étude critique des cartes Internet et de l’histoire des
interfaces graphiques permet de présenter des pratiques critiques en design
graphique actuelles, ce métier étant confronté à des enjeux de soutenabilité
numérique. Car depuis sa mise à disposition gratuitement sur Internet en 1993,
le Web devient le nouveau Far West d’entrepreneurs de « la
Tech », le management disruptif mettant à terre les valeurs de la
communauté du libre accès, invisibilisant la valeur du travail de la matière.
Face à ce détournement, les arts critiques renversent la
prétendue dématérialisation. Travaillant avec les dimensions multiples de la
notion de transparence, les artistes et les designers mettent en scène les
infrastructures, les modes de production, les idéologies et les conséquences
écologiques du Web, s’attaquant à l’aliénation propre à la modernité numérique.
Cette recherche de sens en art et design s’effectue au risque de la critique
matérialiste, qui accuse l’avant-garde d’être à l’extérieur de la praxis
politique.
Au regard de cette ambivalence, quels sont les combats de
l’avant-garde actuelle ? En détournant le marketing des corporations du
Web, elle souhaite se réapproprier la dimension poïétique de l’art,
l’imagination étant, pour les artistes, le moyen universel d’accès au progrès
social. Cette recherche artistique accompagne le développement de l’Internet
des objets, qui transforme notre perception du temps et de l’espace. En
valorisant l’imagination et le sensible comme rapports fondamentaux au monde, les
artistes et les designers défendent leur participation au processus de
« conscience historique ». Ils se distinguent du modernisme
gestionnaire en spatialisant, en habitant, en déconstruisant, en incarnant le
Web.
L’analyse de la critique artistique du Web corporatiste
restitue comment l’art traduit la crise sociale, morale et économique qui
traverse l’ère de l’industrie numérique.
Renseignements
cycle3.postmaster@esadse.fr
Tél. 06 99 13 77 60