Cet ouvrage est un ensemble d’images dessinées par Lorenza Mannaioni, étudiante-chercheuse affiliée au laboratoire IRD et publiées dans le cadre du n°2 de la collection 105/150 du Groupe de recherche en art et design de l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne.
La question de l’image télévisuelle de football percute de plein fouet la pratique du décalque. Désormais à la post-ère de la reproduction mécanique, une image ne sera jamais qu’une image d’image. Les images de match gravitent autour de nous depuis l’enfance, et, sans
jamais les regarder, nous les voyons. Elles existent et nous entourent
littéralement lorsque, dans un bar, plusieurs écrans diffusent le même
match de part et d’autre de la salle, comme sur nos téléphones.
Nous
pouvons interroger le rôle de ces images dans notre quotidien. Leur
existence est démesurée. Elles sont présentes, constantes et inchangées.
Or, elles apparaissent naïves. Elles ne sont que la retranscription
d’un évènement sportif. Pourtant, de manière implicite, nous nous
doutons que ces images sont issues d’une production de plus grande
envergure.
Est-ce que toutes les images de football sont toujours la même image ?
Oui. Peu importe l’endroit, le joueur, le stade, l’équipe, le ballon, l’heure de la journée. Tout est toujours pareil. Même si ce n’est pas le même endroit, le même joueur, le même stade, la même équipe, le même ballon et la même heure de la journée.
Pourquoi les têtes des joueurs disparaissent-elles lorsque l’on redessine des images télévisuelles de foot ?
Parce que les joueurs n’ont aucun intérêt. C’est l’image globale du terrain qui nous maintient en haleine. C’est le mouvement attendu du footballeur dans une marée verte qui importe au spectacle.
Combien de feutres faut-il pour 90 minutes de jeu ?
70 feutres de couleur + 40 nuances de vert.
Durant 90 minutes peut-on garder la même intensité lumineuse ?
Tout dépend de la qualité de la capture d’écran qui sert de base à chaque dessin. Ensuite, tout est question de copie de copie, de copie, de copie…
Quelle est la place de ces images dans l’iconomie des images de foot ?
Inestimables!
On peut les jouer dans n’importe quel ordre. Elles sont les 90 premières ainsi que les 90 dernières minutes de tous les matchs de football. Elles sont le corpus de tous les matchs qui les précèdent et qui les succèdent.
Faut-il être une fille pour regarder un match de football, ou est-ce que l’on doit devenir un garçon pour pouvoir regarder un match de foot ?
LM : Mais pourquoi dit-on foot plutôt que football masculin , d’ailleurs ?
Quel est l’avenir du livre de poche d’images de football ?
Aucun !
Entretien réalisé le 6 novembre 2024 à Saint-Étienne.
Éditeur : École supérieure d’art et design de Saint-Étienne
Parution : mars 2025
Langue :
français
Format :
105 × 150 mm
Pagination : 56 pages
ISSN : 3038-4354-02
ISBN : 9782492621222
Collection
105/150
Prix : 5€
• Les Presses du réel
• Boutique de la Cité du design
• Médiathèque de la Cité du design – École supérieure d’art et design de Saint-Étienne
3 rue Javelin Pagnon 42000 Saint-Étienne / 04 77 49 74 70
+ d’infos sur la médiathèque
105/150 est une collection d’albums de poche de dimensions 105 × 150 mm, réunissant des agencements d’images. Chaque volume de 56 pages regroupe un corpus iconographique issu des recherches du Groupe de recherche en art et design de l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne. Les publications réactivent le format de la fameuse Encyclopédie de l’art ABC de Fernand Hazan. Dessinée par J.C. Paillasson au sein du laboratoire IRD (Images-Récits-Documents), elle propose une expérience visuelle sensible des formes iconiques à partir d’enjeux contemporains de l’image.
Édition réalisée dans le cadre de l'Unité de Recherche Design & Création, soutenue par le ministère de la Culture.