Le titre de la prochaine exposition d’Audrey Perzo, La lune des roses, qui débute en juin au POCTB à Orléans, est inspiré de l’appellation donnée par des tribus de natifs américains algonquins à la pleine lune de ce mois, en raison de sa teinte rougeoyante. En Europe, on parle de lune des fraises ou lune de miel, qui renvoie également à la couleur et à la saisonnalité.
Poursuivant ses recherches pour évoquer des atmosphères, des espaces et différentes temporalités, elle a choisi de réaliser des œuvres à partir des éléments accumulés dans son atelier. Le tissu y sera très présent, en particulier celui qui, tendu sur les balcons au Liban où elle se rend régulièrement, protège les habitations du soleil, du vent ou des intempéries. L’artiste puise ainsi dans des matériaux dont elle connaît les usages traditionnels et les propriétés, tant dans un souci de production écologique que d’un désir d’expérimentation. La fascinent la fragilité et la transparence du tissu comme du verre, isolants qui prodiguent fraîcheur ou chaleur et, selon leur déploiement, des espaces propices à la rêverie, au mystère, au souvenir. Fenêtres et balcons sont des ouvertures sur le monde qui ménagent aussi l’intimité d’un intérieur :
Dans mon travail, il y a toujours cette idée de fenêtre qui impose un cadre à notre vision vers l'extérieur, d’un rideau qui empêche de voir et d’être vu ou fait apparaître des formes et couleurs floues. Le verre m’intéresse tant pour son reflet, sa transparence ou la buée qui s’y dépose, offrant une sensation de réconfort et suggérant une atmosphère particulière, que pour toutes ses couches entre nous et l'extérieur.
Le travail d’Audrey Perzo, fondé sur le cycle et la mémoire des
matériaux, pointe la façon dont couleurs et lumières évoluent, dans un
souffle, selon le temps et les lieux.
Extrait du texte de Aurélie Barnier, paru dans la revue d'art
contemporain ARTAIS N°32