Chaque année, les étudiants de quatrième année de l’Esadse ont l’opportunité de partir pendant le semestre d’automne pour une mobilité d’études chez l’un de nos partenaires internationaux. Cette année 2020, malheureusement impactée par la crise sanitaire de la Covid-19, toutes les mobilités ont été décalées au semestre de printemps. Une exception a confirmé la règle, l’étudiant Martin Ayala Chavez s’en est allé au mois de septembre 2020 avec le programme Erasmus+, pour une mobilité d’études à la Escola Massana de Barcelone, en Espagne. Il témoigne de ses attentes et de son état d’esprit dans un contexte inédit.
Étudiant en année 4 mention Espace, Martin s’intéresse particulièrement aux thèmes sociaux. Il aime considérer le design non comme une solution à un problème, mais comme un sujet proposant de nouveaux questionnements. Il a choisi la mention Espace, car elle mélange art et design, ce qui lui permet de jouer avec les disciplines et produire des formes différentes.
Il a choisi d’effectuer son semestre de mobilité à l’Escola Massana pour des raisons à la fois personnelles et professionnelles. Personnelles, car il a déjà des connaissances sur place, et parce qu’une mobilité en Espagne lui permettrait de mettre à profit sa culture équatorienne natale et d’argumenter ses projets en espagnol au sein d’une culture latine. Professionnellement, après s’être bien renseigné sur l’Escola Massana, il avait choisi cette école pour sa stratégie consistant à mélanger l’art et le design, dans le but de faire des productions concrètes et conceptuelles qui questionnent. Il considère donc ce semestre à Barcelone comme une opportunité de se professionnaliser et de travailler sur des projets plus aboutis qui ont leur place dans le réel. Il aime particulièrement le fait de pouvoir réfléchir sur des sujets d’actualité. Il s’agit donc de projets qui doivent évoluer rapidement et s’appliquer à des faits d’actualité.
Dans son choix de cours, il a fait en sorte de pouvoir suivre des cours à la fois théoriques et pratiques. Son cours préféré s’appelle Cosa, qui signifie « Choses » (Objet/Sujet/Action) dont le but est de faire des expérimentations selon les propriétés physiques des matériaux et arriver petit à petit à mettre en place un projet chaque semaine sur des sujets du quotidien. Parmi les cours théoriques, il est particulièrement intéressé par les études critiques et culturelles. Dans le cadre de cette mobilité d’études, il a travaillé sur divers projets, dont le projet Cuina Publica, qui consiste à soulever des questionnements sur l’utilisation de l’espace public.
Enfin, en ce qui concerne la vie quotidienne à Barcelone, Martin a pu se familiariser avec la culture barcelonaise malgré les restrictions sanitaires. Il a eu l’occasion de rencontrer des étudiants provenant du monde entier, de visiter la ville, son quartier gothique et son architecture exceptionnelle. Les différences interculturelles entre la Catalogne et le reste de l’Espagne l’ont aussi marqué et viennent alimenter son intérêt pour les questions sociales.
« Changer de contexte, c’est toujours découvrir quelque chose de nouveau. Mais c’est aussi se redécouvrir, se redéfinir, s’observer depuis un autre point de vue. Barcelone est une ville qui bouillonne jour et nuit. Ici, on échange on bouge et on discute avec tout le monde. C’est une sorte de grands réseaux dans lequel les milieux sociaux sont diffus, underground ou institutionnels. Tout se mélange.
L’Escola Massana est un bâtiment tout neuf avec des locaux incroyables. Les ateliers sont vraiment bien équipés, céramique, verre, métal ou bois ! Il y a un étage entier pour faire des bijoux ! Je suis déterminé à travailler avec mes mains. Les choses sont bien organisées et les descriptions des cours précises, ici, apparemment, la professionnalisation des étudiants est une priorité. Une professionnalisation un peu étrange, axée sur le milieu de la culture et dans ce que l’institution appelle Art. J’aimerais bien considérer l’école comme un endroit pour m’alimenter de ressources (théoriques et pratiques) et agir dans cette métropole riche en culture populaire et qui bouge dans tous les sens. » — Martin Ayala Chavez