“ C’est l’histoire du soleil devenant si chaud, qu’il fait fondre tout ce qui se trouve en dessous.
Tout commence avec un flash, une lumière ardente.
Le soleil change de couleur pour devenir vert.
La vague de lumière s’est écrasée sur la forêt.
La chaleur irradie et les formes se floutent.
La lueur est étrange, le silence aussi. La chaleur étouffe tout.
Ses pieds ont fondu dans le sol, comme ses vêtements liés à sa peau, telle une fourrure.
À la suite de la déferlante, tout semble s’être agglutiné en une seule masse indissociable.
Les arbres, à l’image des bougies, se consument et semettent à fondre :
Ils dégoulinent.
Les mains et les pieds liés, commencent une course pour essayer d’échapper à l’enlisement.
C’est une lutte pour se démener d’une nouvelle forme degravité qui s’aimante à toute surface.
Il parait que les souris, une fois prises au piège et englouties, dans un élan d’effroi et d’angoisse, couine incessamment.
Ici, cette chose similaire se produit.
Aux bruits grésillants de la chaleur prennent place ceux de la panique, des halètements, de la peau qui se déchire et se recolle sans cesse à la manière d’un velcro.
Le brouillon de l’affolement entrave, fait chuter et au fur et à mesure épuise.
Progressivement, sa peau mute et se tatoue un motif de radiation.
Son corps, comme imprégné de la lumière, semble devenir translucide, laissant apparaître son réseau nerveux et sanguin.”
“Soleil vert” est un conte en trois strates et trois niveauxde lecture : une incarnation orale de l’histoire au travers d’un conteur·euse, la projection d’un film d’animation à la main, et sa mise en scène dans l’espace comme celle d’une bande dessinée à échelle humaine.
© Sérigraphie 7 couleurs réalisé à l’Atelier Chalopin
© Animation Luce Guichon
Instagram : @luce.guichon
© Photographies par Luce Guichon et Pierre Grasset