« Dans les digitales
naissent des papillons,
qui les dévorent de l’intérieur.
Lors de la chute
Sur sol humide et mou commence à
diffuser,
larves secrètes,
des phéromones.
Les fourmis,
attirées par mélodie corporelle et âpre odeur
Le transporte dans leur forteresse.
Idiotes,
Jamais alertées du chant de sirène,
Lui laissent assez de temps
Pour se nourrir
des mots de la colonie.
Lorsque le secret
se tait en chrysalide, la mélodie change.
Au stade de papillon,
Sa beauté et la grandeur de ses ailes
rendent jaloux les petits soldats.
Banni,
L’exfiltration est de mise,
si à son tour
il ne veut pas être englouti.
Cycle enfin
fini dans la boue
toxique retour ».
Elle s’invente un film où elle serait la
protagoniste principal, la star, le papillon émergeant de la boue. Alimentée
par son narcissisme, et son égocentrisme, elle décrit ses amis, ses amoureux,
des personnes qui l’ont fascinées, à qui elle aurait aimé dire un dernier mot.
Basé sur trois niveaux de lecture, un filmique, un physique et un textuel, on
devient spectateur de toute l’amertume et du négatif qu’elle ressort de ses
relations mais qu’elle n’a jamais réussi à exprimer de peur de briser le moule
factice de la représentation sociale.
« I wish you were here » est un conte
poétique en plusieurs tableaux. Il met en scène un personnage féminin seule,
minuscule, perdue au centre d’un immense château de sac plastique noir. A
travers plusieurs types de représentations, elle s’exhibe et exhibe les autres,
leurs défauts, leurs secrets, sans réellement se rendre compte qu’elle est le
facteur qui rend toutes les scènes nauséabondes.
A l’issue de la représentation, une édition
est distribué au public, sorte de journal intime ou journal de bord : cet objet
a pour valeur, un livret de scène, comme celui distribué avant les opéras.
Instagram
© Fabrice Roure