D'abord un engouement honnêtement prononcé pour un objet A (une
sculpture, un texte, un fragment d'architecture…). La nécessité de déplacer cet
objet avec la matière disponible (le bois devient du vénilia, la pierre du
plastique ou du béton, les connaissances d'une historienne de cinquante ans
deviennent celles d’une étudiante de vingt-six). Apparaît alors un corpus de
nouveaux objets : fanfictions, sculptures, fanzines, produits dérivés. Le
fan devient collectionneur, possède à présent un corpus d'œuvres. Enfin, le
fan-collectionneur, spécialiste de ce qu'il aime, se fait promoteur en pensant
une médiation pour ses objets.
La conférence performée dépliable du patrimoine français a
été produite à partir de cette méthode. Elle est composée d'un texte lu et
édité, de trois sculptures, d'un pupitre, d'une Balzac-seringue et d'une
projection d’images. Les objets amoureusement transposés sont présentés en
leur qualité d’écrins d’un certain nombre de récits subjectivement rassemblés.
Leur dépliage à voix haute propose ainsi des cheminements analogiques, en
dérive et anachroniques.
Photos © Sandrine Binoux