Après
quelques tentatives, le feu prend et la chaleur commence à se diffuser. Je
viens le nourrir de mon souffle qui dessine son tracé dans les braises qui se
forment. C’est un moment hors du temps qui commence, celui de l’échange
historique entre l’homme et le feu. La flamme, quand elle déchire l’obscurité
en torsade, à quelque chose en elle qui touche au temps, elle s’en extrait, ou
plutôt crée le sien. Dans le halo protecteur du feu, les heures ondulent et
s’emplissent de rêverie. Les arbres, eux, dansent au rythme irrégulier des
crépitements qui battent la mesure. Le feu existe comme une tentative
d’allonger le jour, sans pour autant refuser la nuit. Il est une transition de
la lumière à l’obscurité, un préambule au noir du soir. C’est un moment
flottant, qui ne dure qu’un temps, celui des braises, des branches et de la
flamme.
C’est
dans cet espace-temps transitoire du feu de camp que j’ai choisi d’ancrer mon
projet. J’utilise l’interdépendance qui s’instaure entre le randonneur et le
foyer pour créer des objets qui matérialisent les différentes phases de ce
moment. Des objets qui permettent de mettre en place son feu de camp, d’autres
qui agissent comme support du dialogue entre l’homme et l’élément et, pour
finir, des objets qui permettent d’adoucir le retour vers le froid et
l’obscurité, une fois le feu éteint.
Le
moment du feu de camp devient ainsi un but premier, primant sur le trajet ainsi
que la marche elle-même.
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