L'objectif original était de trouver une méthode qui permet de passer d'un usage ou d'une habitude à une forme, trouver une nouvelle manière de penser les formes.
C'est une approche expérimentale qui est plus centrée sur le processus que sur l'objet lui-même.
J'ai travaillé sur quatre objets qui réunissaient deux caractéristique communes : faire partie de notre quotidien et être utilisés de plusieurs manières (par manières je pense aux différentes positions du corps comme on peux le voir avec le fauteuil de Mounari).
Après le choix des objets, j'ai commencé une phase de documentation, centrée sur des prises de vue des différentes positions du corps face à l'objet en question. Mon but n'était pas d'avoir des positions où le corps est restreint par les normes d'un cadre formel mais bien de capturer les mouvements inconscients qui naissent dans des situations plus intimes où le corps s'adapte de lui-même à l'objet.
Les positions ont ensuite donné naissance à des formes, des formes qui restent dans le champ de la technique, qui répondent simplement au besoin que le corps exprime par sa position. Garder également une proximité entre forme et corps permet de sentir que c'est le besoin du corps qui s'exprime à travers les traits de l'objet.
Cette méthode mouvement/corps que j'ai mis en place à donné naissance à un catalogue de formes, les formes de ce catalogue deviennent des opérandes. Et c'est là le but de ce catalogue, donner des opérandes qui serviront à faire des calculs de formes. Je mélange ces formes pour produire un nouvel objet de design non plus seulement technique mais également esthétique.
On peut alors explorer un nouveau monde où les outils de création nous sont fournit et que l'on peut manipuler selon nos envie, chercher les limites entre objets communs et objets inhabituels.
Les maquettes produites sont le fruit de mes calculs de formes, mais elles ne sont qu'un échantillon des mélanges que l'on peut produire à l'aide des formes du catalogue.
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Photos © Sandrine Binoux