Angèle Corthay

Dans le but d’opérer concrètement sur la place Carnot à Saint-Étienne, j'ai développé une recherche exploratoire avant d’y agir pour être le plus juste possible. Au fur et à mesure de cette investigation, la nécessité d’intervenir sur la place s’est transformée en un besoin d’échanger avec les usagers pour co-créer ce projet de mieux vivre ensemble.

Pendant des mois je l’ai analysée en utilisant différents outils d'observation. Il y a eu la captation sonore, la description écrite, la description orale où je fais semblant de parler au téléphone pour passer incognito, les discussions avec les cafetiers et les habitués des cafés, l’observation et le ressenti, la photographie, la vidéo, la cartographie.

A la suite de cette enquête, j’ai commencé à expérimenter des manières d’accroitre les échanges avec les usagers. Il me fallait des objets concrets pour aller plus loin dans le lien créé avec les gens et en laisser une trace. En amenant un bureau sur la place et y travailler ou en construisant un kiosque pour échanger et diffuser de l’information. Avoir une posture neutre a été un point essentiel dans ce processus, j’ai finalement réussi à faire ce travail sans m’imposer à eux.

En parallèle, j’ai voulu interpréter de manière sensible les signes, les données récoltées et en faire une installation visuelle et sonore. Il me tenait à cœur de montrer les différentes visions des habitants du quartier ainsi que les miennes en réalisant une métamorphose poétique de la place. Une expérience immersive projetée sur trois murs de 3x4m, entrainant ainsi le spectateur dans une narration semblable à un jeu vidéo.

Une invitation au partage, aux échanges, à l’altruisme.

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Images © S.Binoux