Ils sont trois. Ils sont debout,
sur cette table. Ils nous regardent. La table est au milieu d’un carré d’herbe,
et derrière, une façade blanche. L’un nous tourne le dos, l’autre nous fixe. Il
se déplace, s'assoit, nous fixe toujours.
Trois
termes aident à lire ce travail : divagation, interaction et langage. Avec une
pratique quotidienne du collage, qu’il soit verbal, textile ou papier, Je
réfléchis autour des interactions, à ce qu’elles font naître, à ce qu’il se
passe entre les choses.
Sur un bloc
en hauteur, on voit quatre éditions ponctuées de fluo. Des ciels, en noir et
blanc. Des variations lumineuses et nuageuses, dans l’encadrure de la porte-fenêtre.
Mon travail
va de pair avec la fenêtre, par laquelle je me perds et y vois plus clair. Je
perçois le monde qui nous entoure comme un collage, et comme autant d’éléments
qui vont venir se juxtaposer, rentrer en collision ou juste se faire écho. Sont
réunies des éditions tirées de ses expériences quotidiennes, des objets entre
sculpture et meuble dont la fonctionnalité se lit autant qu’elle est tue ou
encore des pièces permettant une relation plus intime à l’espace. Autant
d’éléments qui interfèrent entre eux et rebondissent continuellement selon le
regard de celui.celle qui les traverse.
En face, il
y a le balcon. Un bleu nuit velours et l’étiquette fluo. On s’y pose et s’y
détache du temps, on observe les choses se faire. Et là, certains points. On le
traverse et on s’échappe par la fenêtre.
Je
vois les situations que provoquent ces productions comme un espace
d'observation et de recherche autour du langage, de l'imaginaire et des
mécanismes d'interaction entre un individu et son environnement.
Photos © Sandrine Binoux