Pendant un mois j’ai fréquenté quotidiennement le jardin Michel
Olagnier, ancien jardin du logement du directeur de la manufacture d’armes de
Saint-Étienne. J’y use d’artifices : de cordes, d’une marionnette et de ruse,
pour déployer les potentiels de mon corps d’humaine dans ce contexte urbain
mais pas seulement humain.
Une brèche pour aller et venir dans ce jardin public.
Une échelle et une balançoire tressées à partir de draps, un
élément doux et domestique transformé en outils forts et souples.
Une grande branche pour installer et désinstaller les cordes.
Une marionnette, tiers d’une chimère à la fois merle et humaine,
qui se promène entre le jardin et la rue.
Ces artifices sont des outils pour imaginer, pour grimper, pour
être vu, pour jouer. Et je les considère comme autant de manière d’occuper cet
espace de ma présence, que comme des dispositifs d’attention à ce qui traverse
et habite cet endroit. Tout en me considérant moi-même comme une de ces choses
qui traversent et habitent cet endroit.
Photos © Sandrine Binoux