Outils de représentation visuelle, les lignes de fuite permettent, à
travers le dessin, la construction du paysage architectural. Elles représentent
ainsi, le dessein d’une personne ou d’un groupe qui s’impose à tous les autres.
Les lignes de désir, quant à elles, représentent une émancipation face à
l’imposition d’un chemin. Des sentiers graduellement tracés par le passage
d’individus. Des raccourcis là où les chemins dit « officiels » et prévus proposent
un trajet indirect – ou bien sont inexistants.
Mon travail rend compte de comment l’architecture de la ville où j’ai
grandi –Brasilia – a façonné ma relation à l’image, notamment à l’image
photographique. À travers une série d’expérimentations avec la mise en espace
de l’objet photographique, je cherche à questionner ma relation aux notions
d’empreinte, l’hors-champ, la présence et l’absence.
Plusieurs pièces partent d’un désir de restituer une « troisième
dimension perdue » à l’objet photographique. Qu’elle soit physique ou
immatérielle. En somme, l’enjeu du travail parle principalement de la
spatialisation de l’image, ainsi que la représentation des espaces à travers de
la photographie. Médium que dans ma pratique est un outil de convergence entre
mondes différents.
Dans un deuxième moment, et dans un deuxième espace, je propose des pistes
pour la suite du travail. En choisissant des fragments architecturaux qui me
sont chers, je procède à une investigation non plus des images qui je porte
avec moi, mais aussi des formes.
Photos © Sandrine Binoux