Mon travail de DNSEP
s'est orienté sur la mémoire, le souvenir et la retranscription.
Comment non plus simuler
le réel, mais le capturer en restituant dans un environnement 3D ? Comment
retracer l'histoire d'un site abandonné, difficile d'accès, vouer à être
détruit ? C'est lors d'une session d'exploration urbaine (urbex) que j'ai jeté
mon dévolue sur une usine sidérurgique désaffecté, « Ascométal ». La nature
reprenant ses droits sur cette période industrielle.
Comment restituer la
mémoire, l'histoire de ce site ouvrier ? Deux travaux se sont alors mis en
place, le premier est la récolte de scans par des sessions urbex numérisation. À
l'aide d'outils numérique tels que des Kinects, des scanners Lidar ou par le
biais de la photogrammétrie, la capture du site a alors commencé.
La deuxième phase de
travail a été une recherche documentaire et d'archivage afin de retracer
l'histoire de l'usine et de comprendre quel était ces productions
sidérurgiques. Mon intention a été de faire « parler ruines » à travers
l'Histoire de cette usine en y cherchant les traces et documents qui témoigne
de son passé.
Ce travail plastique a
pris la forme d'une expérience virtuelle immersive à l'aide d'un casque de
réalité virtuelle. Mon choix a été de placer l'utilisateur lors de ma première
rencontre avec l'usine, l'ambiance y est sombre et ma seule compagne une lampe
torche. L'utilisateur déambule dans un univers fragmenté reconstitué
partiellement grâce aux scans 3D récolter sur site, l'expérience est
contemplative. Industrial Reminiscence I est le commencement d'un protocole
visant à restituer des espaces inaccessible, dangereux ou encore interdit tout en
les réinterprétant dans une certaine narration fictionnelle.
Photos © Sandrine Binoux