La pratique de la danse et la création de mon mémoire furent le point de départ de mon diplôme.
Son écriture démarra sur la volonté de mieux se connaître au travers de son corps, de ses émotions et de ses sens. Ce développement personnel permit de renforcer mes aptitudes et de devenir une designeuse en quête permanente d’évolution. Ce cheminement renforça la confiance en soi, la communication et la compréhension de l’autre.
La pratique de la danse, enfin plutôt du corps en mouvement, qui est une définition plus exacte de ma pratique, fut l’élément déclencheur de ce mémoire. C’est pourquoi, j’ai désiré poursuivre cette pratique et toute cette recherche autour de la connaissance de soi, du mouvement et de la danse dans mon projet de diplôme. Celui-ci parlait d’objets chorégraphiques qui redonnaient le pouvoir au corps et développaient l’imaginaire corporel et spirituel.
Le projet fut de créer des ateliers de mouvements avec des objets chorégraphiques qui engageaient les corps à développer leur motricité expressive. La découverte de nouveaux mouvements et capacités corporelles amenèrent à un éveil émotionnel. Les corps activaient les objets dans une dimension physique et participative. L’objet scénique étant libéré de toute contrainte d’usage quotidien, les limites en étaient repoussées à l’infini. Dans une atmosphère de jeu, la recherche était personnelle et collective sur le corps et le mouvement. Grâce à ces ateliers, j’essayais de collecter des données pour faire du “design pour soi”, plus subjectif, et pour contrer la sédentarisation, le mal du siècle.
Je créais chaque jeudi midi, des moments de partages ouvert à tout public. J’y proposais des exercices pour le corps dans l’espace ; un partage de nos perceptions et nos envies ; des moments de tests de matériaux et d’objets chorégraphiques.
Ces ateliers étaient des espaces pour mettre en suspend sa vie, prendre un moment pour être à l’écoute de soi au travers d’une expérience «multisensorielle ». La découverte se faisait visuellement, par le toucher, au travers des sensations du corps et de la « délivrance psychique ». Je souhaitais donc offrir aux participants une ouverture au mouvement à grande amplitude, à la pleine conscience de soi et au calme intérieur grâce à un relâchement lorsqu’ils pénétraient dans l’espace et prenaient le temps de se mouvoir.
Ces ateliers furent des compensations de l’agitation de la vie quotidienne. Au 21ème siècle, nous sommes constamment surchargés d’informations, d’images, de contenu et d’une manière ou d’une autre, nous devenons lentement engourdis par ce qui nous entoure. Mais ce furent des exutoires pour le corps dans des périodes telles que le confinement et un siècle où la sédentarisation est de plus en plus présente. Le geste est de plus en plus délégué à l’autre, comme pour la livraison ou la restaurant rapide… Je souhaitais donc redonner le pouvoir au corps et offrir de plus amples capacités corporelles en développant un moment d’émancipation en mouvement.
Les différents enjeux importants de ce projet étaient donc d’épanouir sa sensibilité (regarder, écouter, ressentir); de déployer son imagination (transformer, poétiser, symboliser le réel); d’exprimer des sentiments, des impressions ; de mettre en forme ses émotions, ses sensations ;de développer parallèlement son imaginaire corporel afin de découvrir tous les possibles de son corps en mouvement et préciser également sa gestuelle pour se construire un langage corporel. J’essayais de désintellectualiser la danse pour atteindre la connaissance de son corps « sans » limite et de façon décomplexée.
Le but de ces ateliers fut de pouvoir repousser les limites de la définition sociétale du mouvement en redonnant le pouvoir au corps et en le redécouvrant ;on ne le contraint plus.
Ces ateliers furent et seront sous forme de cycles : initiation, intégration, exploration et introspection. Plus le cycle est défini, plus l’objet est fini.
Par ailleurs, mon projet est à l’étude aux Ateliers Médicis pour une application auprès de jeunes enfants. Chacun d’eux créera son objet chorégraphique.
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Crédits : © J. Thiranos et S. Binoux