Systématiser est l'état des lieux d'un projet de recherche en cours.
La méthode de travail s'appuie sur celle préconisée par le CRAV (Centre de Recherche en Arts Visuels) fondé en 1960. En opposition à la figure de l'artiste génie produisant des chefs d'œuvres ex nihilo, le CRAV propose une pratique artistique inspiré de la science, basé sur des séries d'expérimentations visuelles.
Systématiser prend donc comme point de départ les œuvres de deux artistes ayant appartenu au CRAV : la série Hommage à Dürer de Vera Molnár, et Lumières alternées de Julio Le Parc.
Dans une démarche proche du reverse engineering, des algorithmes reproduisant les formes de l'œuvre originale de Molnár sont écrit sous processing. S'ensuit une série de variations des propriétés graphiques de l'œuvre : superpositions de traits, points contenus dans une forme, distribution aléatoire des coordonnées ... Au fur et à mesure des itérations, les expérimentations glissent de l'image imprimé à un outil numérique de génération graphique incluant des propriétés absentes de l'œuvre de référence : interaction, déformation dans le temps, tridimension.
Dans le cas de Julio Le Parc, l'installation de référence est reproduite dans le moteur de jeu Unity. Libéré des contraintes de travail dans l'espace physique, les variations se portent sur la déformation de l'espace virtuel, et la manière dont la lumière se projette sur ces surfaces.
Si le projet puise son origine dans le désir de mettre en relie fla beauté inhérente aux instructions ou propriétés des œuvres de départ, il se présente aussi comme une piste quant à la manière dont la création contemporaine pourrait transmettre une culture de l'histoire de l'art numérique.
Site internet
LinkedIn
Crédits : © S. Binoux