Depuis quelques années, j’ai orienté mon travail autour de questionnements esthétiques et plastiques liés aux univers du numérique et du digital. Avec mes outils de peintre, je traduis et je retranscris de manière sensible des textures, des couleurs et des expériences sensorielles, que j’emprunte directement aux espaces virtuels.
Questionnant entre autres la perte d’information visuelle causée par la pixellisation ou la dégradation de l’image numérique, j’envisage ma peinture comme une redécouverte de l’écran et de ses différentes caractéristiques techniques, pratiques et scientifiques. J’essaie en quelque sorte de révéler la matérialité et la réalité physique de l’écran parle biais de la picturalité, en me réappropriant des systèmes et combinaisons colorimétriques, des formes, des motifs et des matières, ainsi qu’en jouant avec les perceptions de l’œil humain et ses potentielles perturbations, altérations ou déformations.
Pouvant apparaître en résumé comme un travail autour de la perte d’information où ne reste que l’invisible et l’essentiel, il est pour moi une façon de pointer du doigt et de montrer ce que l’on ne voit plus, comme une sorte de temps de pause, un zoom sur la matière à caractère méditatif, encré dans une époque de la vitesse et de la productivité.
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Crédits : © S. Binoux