Pour Walter Benjamin, traduire, c'est mesurer l'écart entre les langues, pour mieux comprendre ce qui les distingue et ce qui les rassemble.
La série d'algorithmes que j'ai codé applique cette philosophie de la traduction à des langages informatiques.
Un programme vient échelonner dans l'espace les contours d'un dessin. Un autre reconstitue une image à partie de fichiers STL ou G-Code, destinés à l'impression 3D. Un autre encore affiche le contenu d'une image bitmap sous forme de page web interactive, et un dernier s'inspire des L-Systèmes pour dessiner des volumes à partir d'une chaîne de caractères.
Avec à chaque opération des accidents, des imprévus, des choix à faire, des données lost in translation, qui créent la surprise et la richesse formelle.
L'enjeu est double, puisqu'il s'agit de passer d'un format à l'autre (bitmap, HTML, STL, G-Code..), mais aussi de varier et faire communiquer entre eux différents langages de programmation : les algorithmes sont codés en python, sur processing, sur grasshopper, en javascript.
Une plateforme en ligne vient récapituler cet éventail de traductions. Sur le site, les utilisateurs sont invités à créer et transformer des images, alimentant ainsi une base de données commune. Passant d'un utilisateur à un autre, les images sont transformées à l'infini, faisant du site une véritable usine virtuelle.