Les lieux de paroles contemporains (auditorium, salle de classe, amphithéâtre universitaire, etc.) ont pour origine le théâtre grec antique. C’est le regroupement d’individus autour d’une prise de parole qui définit la forme et les règles de ces espaces.
Ce projet de diplôme traite de la prise de parole dans le milieu scolaire. Comment échangeons-nous dans la salle de classe, autour d’une table ronde, dans les couloirs ? Qu’est-ce que la prise de parole implique dans le positionnement des corps et dans les formes qui nous entourent ?
A travers trois dimensions(la maquette, l’objet, l’espace), je propose des outils de paroles qui s’émancipent des règles auxquelles nous sommes habitués. Les positions des corps, les formes de regroupements changent. La confrontation habituelle public vs orateur est sans cesse renversée, remise en question.
Je procède d’abord par expérimentations physiques, seule ou à plusieurs, avec ou sans matériel, puis petit à petit je construis des objets et des espaces que j’expérimente à nouveau. Un cycle de recherche se met ainsi en place, mêlant performance et design.
Au-delà de leur forme symbolique qui invitent à une première réflexion sur ce qu’est la prise de parole dans l’espace de savoir, ces objets possèdent chacun des qualités performatives. Celles-ci me permettent de créer des scénarios d’usages variés. Chaque scénario mis en place, chaque utilisation, vient alors compléter et amplifier la recherche et me permet de comprendre ce qui conditionne la prise de parole.
A travers cette recherche expérimentale, je veux offrir des émotions différentes, des événements singuliers, la possibilité d'un échange entre narrateur et narrataire. Car les émotions, les vibrations du public et de(s) orateur(s), c’est aussi l’essence de la prise de parole.