L’émergence d’un « BlackTwitter » en contexte français en tant que champ de recherche académique demeure sous-étudié et à besoin d’être défriché. De l’expérience d’un racisme systémique diffus et subtil dirigé vers les personnes Noires, et spécifiquement en France hexagonale, jaillit des commentaires acerbes, mordants et politiques circulant dans le réseau social. Pour le dire vite, le « BlackTwitter » est un surnom mettant en relief le rassemblement en ligne d’usager∙ère∙s et leurs publications hétérogènes s’amoncelant dans le sillage de mobilisations collectives. Ces auteur∙e∙s et leurs courts messages (max. 240caractères) sont pris comme de sérieuses théories à célébrer. Je cherche à représenter cela en imaginant l’apparence graphique d’une parole affirmée, éclatante mais dite confisquée par les médias dominants. En tant qu’éditrice qui repasse par le papier, le façonne et s’en sert pour diffuser des contenus numériques afro-féministes, antiracistes et fermement tournés vers la redistribution des richesses, je tente d’inviter à un éveil politique durable.