Mémoire, Transmission, Partage, Préservation; voilà les quatre mots qui imprègnent mes sculptures.
En reprenant des gestes traditionnels, comme le tissage, je crée des espaces et des territoires de partage. Les sculptures naissent de la ligne de la trame et gravitent autour horizontalement ou verticalement. Mes origines kurdes m'ont amené à me poser des questions sur la transmission, la mémoire, la préservation etc. Les tapis ne sont rien d’autre qu’une représentation matérielle d’une identité que je souhaite faire perdurer. Ils ont aussi le statut d’hétérotopie car ils deviennent un espace idéalisé où le temps s’arrête. Je pense que les tapis kurdes sont une volonté de créer un territoire par un peuple qui n’en a pas. Ils deviennent alors la projection mentale d’un territoire fictif inatteignable et insaisissable. Les tapis deviennent des espaces que l’on crée à partir d’éléments symboliques ou importants affectueusement(les objets).Pour un peuple apatride la notion d’appropriation d’espace est essentielle et inévitable. Cependant je tente, dans mon travail, de rendre ces problématiques ''universelles'' afin que chacun puisse s'y identifier. C'est pourquoi la place des objets a une grande importance dans mon travail. Ils sont, pour moi, porteur de souvenirs.