Ce projet propose d'explorer la notion de re-fabrication comme solution écologique potentielle dans la production de mobilier.
C'est une proposition manifeste partant de la symbolique qu'offre l'armoire normande : ce meuble volumineux, difficilement transportable, encombrant et dont l'esthétique peut être considérée comme désuète, est paradoxalement l'archétype du meuble durable.
Meuble central du foyer et transmise de génération en génération, l'armoire a perduré pendant des siècles mais ne convient plus à nos modes de vie modernes, moins sédentaires, moins rural, réduction de l'espace d'habitation, et une plus grande accessibilité au mobilier. Ces quelques raisons ont coupé court à la pérennité du mobilier mais alors, comment faire perdurer les meubles dans le temps, sans être limités par leurs fonctions et leurs esthétiques ?
Je propose donc des meubles constitués de panneaux, de différents matériaux, et simplement montés en assemblage à tenon et mortaise. Une fois démontés et mis à plats, ces panneaux offrent une matrice pour générer de nouvelles formes, de nouveaux patrons, qui une fois réassemblés, formeront des meubles plus petits, à la manière des poupées russes.
Cette idée permet de transférer sa durabilité, depuis son esthétique et sa fonction, à ses matériaux.
Ce qui m'intéresse, c'est qu'en travaillant à l’échelle du meuble, il est possible de venir questionner le contexte économique et de production, dans lequel cette proposition pourrait s'inscrire. Et donc d'entrevoir l'aspect« politique » du Design.