Ce projet découle d'une recherche menée autour de compositions de collages. En apprenant à dessiner, j'ai surtout appris à tout décomposer : formes par formes pour tout recomposer. Cette phase de décomposition, en la poussant vers l'abstraction, donne lieu à un imaginaire de formes et de couleurs. L'absence d'échelle et de perspective dans ce travail iconographique permet de pas me contraindre alors que ce sont pourtant des critères très importants dans la création en design. Les choix subjectifs et sensibles que j'opère me permettent alors d'imaginer encore plus d'objets.
J'ai souhaité établir un protocole et choisir un seul objet afin d'itérer des propositions et voir comment je ferais évoluer celles-ci. Mon choix s'est porté sur le vase que je vois comme un trait d'union entre l'art et le design car c'est un objet qui vit au-delà de sa fonction de contenant. En effet, je le définis comme un « objet de territoire ». Au-delà des meubles considérés comme « majeurs » dans leur usage (comme les tables, les chaises, les étagères), le vase vient occuper l'espace sur lequel il se pose et parasite d'une certaine manière son socle. C'est un objet qui démontre un sentiment d'appartenance à notre environnement domestique.
Ce qui m'a intéressée dans cette recherche autour du vase, c'est la possibilité de faire rentrer des formes dans l'espace de vie et de révéler l'objet en tant que présence avant même d'apprécier les qualités d'usages qu'il est censé proposer. Je vois Paul, Vincent, François et les autres comme une brique dans un mur en construction car la recherche est un processus continu où chaque projet, chaque objet se matérialise de façon provisoire.