« Aux mines de sel de Salzbourg, on jette dans les profondeurs abandonnées de la mine un rameau d'arbre effeuillé par l'hiver ; deux ou trois mois après, on le retire couvert de cristallisations brillantes : les plus petites branches, celles qui ne sont pas plus grosses que la patte d'une mésange, sont garnies d'une infinité de diamants mobiles et éblouissants ; on ne peut plus reconnaître le rameau primitif. Ce que j'appelle cristallisation, c'est l'opération de l'esprit, qui tire de tout ce qui se présente la découverte que l'objet aimé a de nouvelles perfections. »
— Stendhal, De l'Amour, 1822
Dans la chambre, l'adolescence se cristallise autour des empreintes de la culture populaire, de la culture de masse et de la culture de la convergence à travers les différents conglomérats médiatiques que le web a invité au sein de ces murs. Ici, l'adolescence se construit par projection et consomme des images pour former la sienne. Elle les transforme en artéfacts pour mieux les acquérir, en faire les supports de ses désirs, comme si, à travers la création formelle de ces éléments, l'adolescence tentait d'édifier son identité par comparaison et rapprochement. Cette installation prend alors une forme onirique : des murs, aux meubles, tout est fantasmé au profit d'une représentation sensible de l'adolescence.