Quatre histoires fantaisistes et chimériques inscrivent mes objets dans un cadre de production et dans un contexte pour les mettre en scène, leur donner vie, eux qui sont déjà morts. Si ces objets font signe dans des cultures fictives et illustrent un territoire imaginaire, ils n'ont et ne serviront pourtant jamais car ces histoires empruntent aux mythes et aux légendes narrés depuis la Mésopotamie jusqu'à nos jours.
Elles s'apparentent à un voyage initiatique dans lequel il faut atteindre le sommet de la Lune ainsi qu'à une épopée grecque aux tenants guerriers, où vivre dans la pénombre constante signifie lutter pour sa survie face à des chimères lunaires. Ces histoires parlent d'un héritage perdu devenu socle d'une nouvelle vie, lorsque dompter des vagues de centaines de mètres de haut afin d'y résider vous fait devenir le gardien d'une ancienne cité engloutie. Elles relatent une adaptation sociale dictée par une force supérieure, une élévation vers la cime des arbres devenant symbiote de la forêt.
Comme un enfant avec ses nouveaux jouets, je me sers de ces histoires pour ancrer les sculptures dans un imaginaire. Elles deviennent donc habitées grâce à ce récit qui insuffle une volonté, une démarche basée sur le faire. Construites à partir d'assemblages, d'hybridations et de juxtapositions, les sculptures sont exposées dans un kiosque dans lequel chacun navigue à sa guise. Quatre vitrines sur une infinité de possibles, les premiers chapitres d'une longue histoire.