Mes tableaux sont des formes de paysages, pourrait-on dire. Construits à partir d'une multitude de références, ils mêlent photographies de lieux, atmosphère ressentie et souvenir de leur traversée. Ils piochent allègrement dans l'histoire de l'art, tirant ici un détail d'un tableau, de Botticelli une fleur, de Zurbarán une couleur... Ils sont remplis de motifs ornementaux: marbres, fleurs, arches, volutes, puisant dans toute la gamme du décoratif, tout comme dans la gamme des diverses écritures picturales. Il y a ainsi dans ces peintures une forme de surenchère, quelque chose de l'ordre du trop-plein, une potentielle peur du vide, une nécessité à remplir l'espace de la toile disponible. Mais bien que particulièrement binaires, il n'est jamais question d'une confrontation entre deux univers. Il s'agirait plutôt de la tentative d'une rencontre possible (ou impossible) entre des éléments, cherchant ensemble un nouveau langage et une nouvelle voie. On se retrouve donc devant ces tableaux, trop colorés et trop ornés, nourris de peinture, flirtant avec l'illusion que tout cela est peut-être sans question.