Fresque de céramiques et de Rotative II
La « fresque » visible sur la cimaise blanche est constituée d'éléments en argile, de poteries fraichement tournées qui passant directement du tour au mur d'exposition, ne forment plus qu'un seul amas.
L'accrochage de ces céramiques crues résulte d'un geste unique, d'un plaquage brutal de ces pièces sur un nouveau support. Chaque élément de cette fresque passe donc par deux états successifs et bien distincts. D'un côté il y a l'ouvrage soigné : résultat d'une multiplication de gestes armés de patience et d'écoute sur la réactivité de la matière qui tend vers une complexité de forme et de contre-forme dans une révolution annulant toute empreinte du sculpteur et tirant vers une certaine perfection, vers un idéal formel. Ensuite, ces formes sont sujettes à un rapport de force. Par un seul geste, le sculpteur déforme ce qui a été obtenu par le tournage et annule tout équilibre entre l'empreinte du sculpteur et le rendu léché de la matière. Aussi séduisante pouvait-elle être selon les standards d'une pensée poterie idéalement réalisée, la forme est ici annulée.
Il n'est pas question ici de travailler sur la notion du rebut, de la destruction mais plutôt sur la prise de liberté d'un volume, de ce qui doit naître et vivre après la dernière impulsion de son créateur, influenceur.
Ce projet est donc un travail sur la finalité d'une pièce, sur l'instant où celle-ci est arrêtée et se fige.
Face à cette fresque une sculpture en béton intitulée Rotative II est posée au sol. Elle fait partie d'une série de trois sculptures générées par la même matrice constituée de bois et de linoleum, mais chacune varie formellement et se présente comme l'évocation d'une ruine bien plus vaste dont on ne saurait déterminer l'origine avec exactitude.
Céramiques cuites
Ces céramiques ont été façonnées par l'envie de canaliser
un fluide, une onde, une chaleur. Pouvant appartenir tout aussi bien à un
service familial ou à une organisation mécanique étrangère, ces éléments
portent une réflexion sur la fonctionnalité évocatrice qui découle de leur
forme. Dans un souci de démonstration digne d'une approche archéologique ou
scientifique, ce dispositif donne à étudier la surface et la structure du
volume, néanmoins l'énigme du champ d'application de ces pièces reste entière.
Présentoir pour céramiques
Cette structure en
métal, à la fois présentoir, séchoir et finalement sculpture résulte d'une
synthèse entre l'outil de travail et le magasin de souvenir. Les visiteurs
peuvent contempler les céramiques qui y sèchent progressivement, passant du
gris foncé au gris clair.