Georges Pérec écrit en 1980 que " La photographie est un défia la disparition ", il illustre au mieux ce qui anime ma volonté de photographier. Les lieux que je convoite sont proches des villes mais suffisamment éloignés pour qu'ils soient délaisses du noyau urbain. Ici, le temps fait son oeuvre : les bâtiments se vident, périssent, les rues se désertent puis disparaissent. Mais en parcourant attentivement et en revenant chaque mois, on trouve quelques signes discrets du passe industriel. Une fois photographies, il faut assembler chacun de ces signes qui existe indépendamment et qui, une fois assembles constituent un récit en formant" un ensemble comme dans un puzzle ". L'image photographique est une trace immuable de ces lieux, c'est en quoi elle est un défi a la disparition. Tout comme archéologue préventif je prend note de chaque fragment par les moyens de la photographie mais aussi par la récupération de matériaux en pratiquant l'anastylose. Afin de rendre visible ce qui n'est plus et sensibiliser sur la disparition progressive de ce patrimoine.