Mon projet de diplôme se propose d'ouvrir un questionnement sur le thème du deuil et plus précisément sur l'absence liée à la perte.
Notre société occidentale, basée sur le rationnel et le progrès, se tente d'évincer toute référence à la mort. Le deuil aujourd'hui s'intériorise et il nous est difficile de répondre à la souffrance liée à la perte. Pourtant, lorsqu'un être cher n'est plus, il préserve un halo de mémoire, un ensemble de traces et de souvenirs. Le défunt malgré son absence nous est donc toujours présent, son empreinte perdure dans un présent auquel il n'appartient plus. Cet halo là, j'ai voulu lui donner sens au travers de ce que j'ai appelé « fantôme ». C'est dans cette frontière entre le merveilleux et le réel que j'ai souhaité inscrire mon projet. Au travers du « fantôme », je souhaite investir le processus de deuil, non pas celui désormais rationalisé en terme d'étapes comme il est établi aujourd'hui mais plutôt le deuil sensible lié à la souffrance de l'absence à l'ivresse de la perte et aux espoirs de survivance. Entre pratique alchimique et quête de l'immortalité c'est dans cette démarche fantasmée que je souhaite inscrire mes objets. Ils se proposent être des contrées isolées de toute réalité dans lesquelles l'endeuillé peut s'immerger et se complaire un temps dans ses espoirs de survivance. Ici le « fantôme » se réactive et se canalise par cet ensemble de procédés. La nostalgie et les souvenirs prennent force pour soutenir et apaiser l'endeuillé.?