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Union des artistes modernes (UAM)

1929–1954

Par Dufour Lisa

Flèche du Chrysler building – New York
Photographie de Carol Highsmith, 1946

Le Corbusier et Charlotte Perriand. La Maison du Brésil. Rationalisation des espaces habitables, 1950-1959

La question de l’« habitat minimum » est une préoccupation majeure des architectes et designers à partir de l’entre-deux guerres, et de façon plus exigeante encore après 1945, quand s’ouvre la période de la reconstruction. Il s’agit, dans des espaces restreints, de fournir aux individus les conditions de vie les plus dignes et confortables possibles. Le Corbusier et Perriand développent, depuis les années 1920, des théories et des études sur l’habitat social collectif, appelant l’avènement, porté par l’architecture et le design, d’une nouvelle rationalisation et d’une économie inédite des espaces habitables.

Ici appliquées dans un contexte particulier – celui du logement étudiant à la Cité universitaire de Paris –, les solutions développées conjointement par Le Corbusier et Charlotte Perriand figurent parmi les plus remarquables du modernisme.

C’est Lúcio Costa, architecte brésilien initialement en charge du projet, qui s’adresse à Le Corbusier pour l’aider à concevoir La Maison du Brésil. C’est également lui qui incite ce dernier à proposer à Charlotte Perriand une collaboration pour l’équipement des chambres, collaboration qui sera leur dernière.

La proposition est une forme de synthèse : entre des préoccupations d’architecture et d’aménagement intérieur, entre une pensée théorique, des projections (les besoins d’un étudiant), et des considérations pratiques et budgétaires extrêmement contraignantes.

Le rôle du design est alors premier : il assure la répartition de l’espace (meuble de rangement placé en épi pour séparer la partie chambre de la partie sanitaire), il doit être fonctionnel et polyvalent (le lit sert de banquette pendant la journée). Le tableau et la bibliothèque rappellent la spécificité du lieu.

Mathieu Matégot. Le gai fonctionnalisme, 1953-1955

Mathieu Matégot, né en Hongrie en 1910 et installé à Paris au début des années 1930, auteur de tapisseries et de peintures, est surtout connu pour son importance dans l’histoire du design français à partir de la fin de la seconde guerre mondiale. Il crée dès 1945 son atelier de création de mobilier, et les petites séries qui en sortent traduisent une vision singulière du design, entre un fonctionnalisme soucieux de l’économie des moyens et des effets, et une recherche esthétique et décorative.

Reconnaissables entre toutes, ses pièces se distinguent par l’usage précoce et ingénieux du « rigitulle », tôle pliée et ajourée (matériau que Matégot découvre pendant la guerre), d’abord avec des motifs en trèfle, puis en carré ou en rond, qui offre une souplesse d’utilisation exceptionnelle et lui permet de réaliser tous types de petits meubles et d’objets du quotidien.

Sa production se distingue également par sa variété : de nombreuses petites séries voient le jour, dont les formes, les couleurs et les dimensions s’adaptent aux exigences de l’habitat d’après guerre, exigu et économe, mais à la recherche également de fraîcheur et de nouveauté.

Les objets présentés ici, parmi lesquels figurent le fauteuil Copacabana et la chaise Nagasaki, mais aussi des pièces moins fameuses, comme le fauteuil Santiago ou l’ensemble Panama, illustrent bien un univers où coexistent, sans dogmatisme et tout en souplesse, une certaine idée du fonctionnalisme et de la simplicité, et un plaisir évident à expérimenter différentes couleurs, formes, combinaisons et même effets décoratifs (de la tôle perforée).

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