Voir une exposition, c’est bien. En parler, interroger collectivement ce que l’on a sous les yeux, c’est encore mieux. Nous avons rencontré Johan qui accompagne les visiteurs. Il nous raconte son expérience de la Biennale et présente son expo coup de cœur : Dépliages.
Bonjour, peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Johan et j’ai 23 ans. Je suis étudiant en école de design à Lyon, bientôt en 1re année de master à Strate. Je suis médiateur à la Biennale : cette expérience conclue mon année scolaire, à la place d’un stage. Me lancer dans la médiation m’a fait envie, car cela permet de développer l’aisance à l’oral, la culture générale sur plein de sujets en rapport avec le design…
Pour toi, c’est quoi le design ? Et les bifurcations ?
D’une certaine façon, les 2 notions se rejoignent.
Souvent, on me demande ce qu’est le design et il n’est pas facile de répondre, car chacun peut avoir son propre rapport au design. Pour ma part, j’aime l’idée que le design répond à un besoin, et qu'il exige pour cela des études de terrain préalables, afin de prendre en compte tous les enjeux autour de la thématique donnée. Par exemple, on demande aux personnes sur place où il y a un problème, ce dont ils ont envie, et on précise une problématique à laquelle on va essayer de répondre du mieux possible – en prenant en compte les enjeux sociaux et sociétaux… C’est là qu’on retrouve les bifurcations : on essaye de faire le mieux possible en gardant en tête l’écologie.
Qu'est-ce qui te plaît dans ce métier ?
Pendant les visites, j’aime donner plein de petites anecdotes, parler de choses variées.
Ce qui me plaît, c’est la diversité des publics : notre travail nous fait répéter assez souvent la même chose, mais comme on a un public qui n’est jamais réceptif de la même manière, on n’a jamais les mêmes visites. Les approches, les manières de parler sont différentes, c’est riche et intéressant d’apprendre à s’adapter à différents publics : personnes âgées, enfants, personnes handicapées…
Tu bifurques ?
Au quotidien, j’essaye de faire attention à l’écologie, au recyclage, d’être le plus « clean » chez moi.
Je fais beaucoup de vélo, j’évite la voiture et viens en train ici… Je ne m’habille, comme aujourd’hui, qu’en friperie.
Mon intérêt pour les fripes, je le retrouve dans l’exposition de Florian Traullé. Lorsque je la présente, je mets une part de moi-même dans ce que j’explique.
Ton exposition préférée est donc Dépliages. Pourquoi ?
C’est l’exposition la plus concrète selon moi. Elle présente de nombreux objets qu’on peut retrouver dans notre quotidien. Elle donne quelques réponses sur la thématique des bifurcations, avec ces éléments qui nous touchent, par notre corps, directement.
Quel est ton projet préféré parmi ceux exposés ?
J’aime parler des vélos, mais plus globalement de ce que ce mode de mobilité apporte dans nos villes. Les villes changent de modèles, laissant moins de place à la voiture et davantage au vélo. J’aime aborder ce sujet avec mon public, leur demander comment ils perçoivent cela, comment ils le ressentent au quotidien…
Et celui des personnes qui visitent ?
Globalement, je note un intérêt pour les vêtements. Les pièces de Jean-Paul Gaultier, c’est rare d’en voir de vraies de près. Ce sont des tenues élégantes, qui abordent la question du genre, toujours très actuelle. Elles sont souvent photographiées lors des visites.
Que dirais-tu à une connaissance lyonnaise pour l'inviter à venir ?
Cette Biennale est un bon point de départ pour comprendre ce que sont les bifurcations dans notre quotidien, et plus précisément par rapport à nos corps dans l’exposition Dépliages. S’il n’y a pas de grandes réponses figées données, les pistes de réflexions engagées continuent de faire réfléchir après la visite.
Retrouvez Johan lors de ces permanences en « Médiation Postée » des Happy Samedi, et en visite de groupe.