Dossier de presse

simé grenn, dach&zephir

par Raphaël Pigeat

Troisième exposition du cycle Présent >< Futur, simé grenn nous embarque dans les îles de la Guadeloupe et de la Martinique. Elle révèle la pratique singulière et sensible du duo de designers dach&zephir, qui s’ouvre à l’Autre et célèbre la nécessaire diversité du Monde à travers de petites histoires oubliées, négligées ou effacées des récits officiels.


L’émergence d’un design créole

Le duo est formé depuis 2016 par Florian Dach et Dimitri Zephir, designers français diplômés de l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris. Pour eux, notre monde actuel doit se raconter et se partager suivant des principes d’interprétation des cultures, dans une dynamique d’échange équitable.

C’est dans la foulée de leur diplôme de fin d’études autour de La figure de l’Autre, obtenu avec les félicitations du jury, qu’ils ont créé leur studio dach&zephir. Pensé comme espace de création libre, ils y croisent leur vécu — à Paris et en Guadeloupe — à la recherche de ce qui fait histoire et identité. L’histoire et l’héritage culturel y sont abordés comme une matière première de conception riche, capable de générer un langage de formes, de matières et d’usages à l’origine d’artefacts.

Ils se définissent comme des « chercheurs-auteurs » en design. Leur démarche, qui s’inscrit dans la pensée du Tout-Monde du poète et philosophe martiniquais Édouard Glissant, se manifeste à travers Élòj Kréyòl. Initiée dès 2015, cette recherche s’intéresse aux histoires culturelles et créatives oubliées, minorées ou négligées des sociétés créoles des Antilles, dont les racines remontent, entre autres, à l’esclavage colonial en Guadeloupe et en Martinique, afin d’en proposer une vision contemporaine et de transmission.

Pour le duo, le design français est à l’ère de la créolisation : il suggère la création de narrations riches et partagées des savoirs et des héritages. Un design en relation et de relations, embrassant la pluralité des histoires culturelles et créatives d’une France qui ne se limite pas à sa métropole.

Raconter la culture créole ne signifie pas, succinctement, lui attribuer une terre, un peuple et des rites qui pourraient en faire sa spécificité. C’est aussi lui restituer sa mémoire et attester sa capacité à se réinventer, à tisser avec un présent pluriel, où chacun peut être soi, avec ses qualités et ses défauts.

Dach&Zephir
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