Podcast

Réécouter la journée d’étude De quoi la nature est-elle le nom ?

Représentations de la nature dans l’art, les arts appliqués et leur critique

par Delphine Hyvrier

Étienne de France, The Green Vessel Part II, 2019 © Étienne de France

Après la journée d’étude ayant eu lieu en ligne, vous retrouverez ici les interventions au format podcast de cet évènement interdisciplinaire dédié aux jeunes artistes et chercheurs, porté par Marie Bouchereau (doctorante en littérature comparée, UJM, Uqam) et Delphine Hyvrier (doctorante en arts industriels, UJM, Esadse).

Quels échos les réflexions contemporaines sur la notion de « nature » ont-elles dans la création artistique et sa critique ?  Quelles créations au nom de la nature, ou volontiers déconstructionnistes, émergent aujourd’hui ?  Quels enjeux de pouvoir ces choix de représentation peuvent-ils sous-tendre ? En quoi les arts peuvent-ils accompagner un changement de paradigme ?

Cette journée d’étude est organisée dans le cadre de la Biennale 2022 Bifurcations par l’association alt.516, elle a reçu le soutien du Cydre, du Deep Design Lab, de l’école doctorale 3LA et du laboratoire Eclla.

De par les conditions d’enregistrement en direct, de légères perturbations sonores sont audibles dans les podcasts.


Delphine Hyvrier et Marie Bouchereau – Introduction à la journée

Marie Bouchereau et Delphine Hyvrier reviennent sur les enjeux de la journée d’étude, en présentant quatre problématiques :
 – Déconstruire l’idée de nature en arts et lettres : pour quoi, pourquoi faire ? 
 – Arts, littérature, design, architecture : l’esthétique comme levier culturel et politique face aux enjeux écologiques ? 
 – Représentations contemporaines de la nature : émergences de nouveaux récits, réactualisation d’anciens ?
 – Une critique qui évolue face à l’évolution des appréhensions de la « nature » ?

Lucie Euvrard, Vers de nouveaux récits : articuler cartographie, photographie, paysage et écologie © Tous droits réservés

1er panel – rencontrer le milieu

Clémence Mathieu
Fictions de paysage et de design de Loire produites par des agentivités interspécifiques pour des désirs de cohabitation : recherche et création hybrides d’horizons


Clémence Mathieu, paysagiste-conceptrice, en recherche-création (DSRD Esad Orléans), présente les fondements de ses travaux pour un atlas de la Loire représentant la diversité des relations humaines, animales, végétales, climatiques sur le cours du fleuve, permettant de donner à voir autant que d’informer sur les interdépendances entre humains et non-humains. Utilisant autant les méthodes du design que du paysagisme, elle dégage trois notions-clés pour ses recherches : l’« horizon de l’être Loire », l’« horizon territorialisé » et l’« horizon des attaches fines ».
Elvina Le Poul
Penser avec la Loire. Ce que le fleuve fait à la littérature: Jean-Christophe Bailly « Le dépaysement » et Philippe Beck « De la Loire »


Elvina Le Poul, doctorante en littérature (Université Paris8), s’intéresse dans son intervention à la rencontre entre deux textes et les eaux vives de la Loire. Plutôt que de « policer le bruit qu’il fait », il s’agit ici d’étudier de quelle manière le fleuve s’anime sous la plume des deux auteurs, de quelle manière il n’est plus figuré comme un flux anhistorique mais bien comme un être hydromorphe, vivant, dont le texte intensifie le mode d’existence.
Lucie Euvrard
Vers de nouveaux récits : articuler cartographie, photographie, paysage et écologie


Lucie Euvrard, architecte, présente un projet de cartographie en cours qui, par le recours à la photographie, au dessin et à l’écriture, cherche à figurer une expérience sensible sur un territoire. Le projet interroge le modèle de la carte IGN qui simplifie les espaces naturels à trois données majeures (les surfaces boisées, les cours d’eau et les lignes de topographie) et qui donne à voir une représentation du paysage codifiée.
Étienne de France
Retours sur une production filmique : « Looking for the Perfect Landscape », « The Green Vessel » et « Champ »


Étienne de France, cinéaste, artiste plasticien, revient sur l’évolution de sa pratique et sa propre approche de la nature en discutant d’un cycle de trois œuvres qu’il a réalisé entre 2015 et 2020. Ce dernier s’intéresse aux enjeux esthétiques et politiques de la représentation des paysages. Une de ses réalisations aborde l’histoire coloniale des États-Unis affectant les territoires Mohave, la seconde évoque la pollution des rivières en Nouvelle-Zélande tandis que la troisième s’intéresse à deux agriculteurs de l’Yonne. Ces films interrogent tous trois les questions de point de vue sur un lieu, définis par des rapports socio-économiques et culturels.

Nicolas Audin, L’impasse des documentaires écologistes © Tous droits réservés

2e panel – Anciennes et nouvelles représentations de la nature

Jérémie Elalouf
Du rôle de la nature dans le design moderniste


Jérémie Elalouf, MCF stagiaire (Université Jean Jaurès de Toulouse, Institut Supérieur Image Couleur Design), s’arrête sur les textes et travaux de László Moholy-Nagy pour penser le rôle qu’a pu avoir la notion de « nature » dans  le design moderniste.
Clarence Boulay
50 ans de scénographie en France : en quoi le traitement de la nature sur scène témoigne-t-il de l’évolution d’une conscience environnementale ?


Clarence Boulay, scénographe, doctorante en arts et langage (EHESS) étudie l’évolution de l’usage de la nature au sein du travail de trois scénographes : Richard Peduzzi , Raymond Sarti et Philippe Quesne. D’une nature considérée comme une « force vibratile », entière et puissante, elle analyse la prise en compte des enjeux écologiques dont les scénographies de ces trois artistes s’emparent depuis les années 70 jusqu’à nos jours.
Mike Zimmermann
De quelques enjeux de la nature courroucée


Mike Zimmermann, doctorant en études cinématographiques(Université de Strasbourg) s'intéresse aux apports du genre de la science-fiction comme « réservoir imageant » particulier pour la pensée écologique. Il étudie dans cette intervention les films Annihilation (Alex Garland, 2018), The Road (John Hillcoat, 2009) et Colorout of Space (Richard Stanley, 2019) et révèle l'imaginaire"dégénéré" de la nature qu'ils présentent.
Nicolas Aubin
L’impasse des documentaires écologistes


Nicolas Aubin, diplômé en études cinématographiques (Université de Strasbourg), présente la production documentaire grand public récente au travers de films tels que Home (Yann Arthus-Bertrand, 2009), Demain (Cyril Dion et Mélanie Laurent, 2015) ou Microcosmos : Le Peuple de l’herbe (Claude Nuridsany et Marie Pérennou, 1996). Il analyse notamment des discours écologiques prescriptifs, mais détachés du vivant, et la prise de distance avec l’objet filmé qu’il oppose à une proximité sensible, seule à même, selon lui, d’une « prise au monde ».
Caroline Cieslik
À la redécouverte du saltus : le cycle, le saut, la crise. La pastorale et la friche


Caroline Cieslik, photographe, docteure en esthétique, chercheuse associée observatoire des Sciences et de l’Univers de Rennes, s’intéresse à la question du saltus, un espace de parcours pour des activités pastorales, repris par des agronomes et écologues, comme modèle qui permet d’allier la pratique de l’agriculture à la préservation de la biodiversité. Elle met en relation sa présentation de la notion avec une expérience plastique visant à observer la dynamique du saut au sein des prairies Saint-Martin. Voir : observatoiredesprairies.github.io

Gwenaëlle Plédran, La fermentation comme récit contemporain de la nature, 2021 © Tous droits réservés

3e panel – Penser et façonner de nouvelles natures

Chloé Pretesacque
Investir le contre-nature, l’éroticité du monde chez Audre Lorde et Donna Haraway 


Chloé Pretesacque, doctorante en esthétique et sciences de l’art (Sorbonne Nouvelle), s’arrête sur la notion de contre-nature et d’éroticité développée dans l’oeuvre des deux autrices Audre Lorde et Donna Haraway pour penser une conception de la nature à rebours d’un naturalisme limitant l’appréhension des interactions avec le vivant. S’arrêtant notamment sur les « Camille stories » de Donna Haraway, elle analyse en quoi les métamorphoses monstrueuses défont et s’opposent à une nature éternelle matrice.
Gwenaëlle Plédran
La fermentation comme récit contemporain de la nature


Gwenaëlle Plédran, designer, doctorante UR-Scène du Monde (Edesta-Université Paris 8), nous propose un nouveau récit à partir du processus de fermentation pour repenser notre manière de nous nourrir et donc de produire notre alimentation. Trois directions marquent son travail : collaborer avec les microbes, décoloniser nos regards, et, regarder le monde et ses mutations par le prisme du moléculaire.
Laëtitia Bischoff
La perspective résidentielle de Tim Ingold et les œuvres de Claire Morgan


Laëtitia Bischoff, poète, doctorante en sciences de l’Art (Université Aix-Marseille, Hear), met en corrélation ce qu’entend l’anthropologue, Tim Ingold, par « habiter le monde » avec les œuvres de la plasticienne, Claire Morgan. Elle s’arrête en particulier sur deux installations de Morgan présentant un animal taxidermisé et des aires de graines suspendues, Gone to Seed et Here is the End of All Things (Morgan, 2011).

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