03.10.2024 ⁄ 09:3019:00
Conférence | Recherche

Qui et que fabrique la fiction ?

Une journée d'étude de l'unité de recherche Design & Création de l'École supérieure d'art et design de Saint-Étienne

Fiction © IRD, Jean-Claude Paillasson

par Sandra JacquierDate
Mercredi 3 octobre 2024
9h30-19h30

Lieu
Esadse | Auditorium

Entrée libre et gratuite

L’unité de recherche Design & Création de l’École supérieure d'art et design de Saint-Étienne (Esadse), soutenue par le ministère de la Culture et portée par les cinq équipes de recherche de l'Esadse (laboratoire Images-Récits-Documents-IRD, laboratoire d’expérimentation des modernités-LEM, Random(lab), Spacetelling et Labo d’Objet), propose une journée d'étude sur le thème Qui et que fabrique la fiction ?

Notre rapport au réel s’inscrit dans une pluralité de monde. Ce qu’on appelle le « réel » est toujours la formalisation d’une fiction, c’est-à-dire une construction de faits partagée par le plus grand nombre : autrement dit une croyance sociale éprouvée collectivement, une fiction consensuelle1. De fait, «la question primordiale n’est pas celle des relations que la fiction entretient avec la réalité ; il s’agit plutôt de voir comment elle opère dans la réalité, c'est-à-dire dans nos vies2. » La fiction, avant d’être une forme artistique, est donc une construction intellectuelle qui agence des faits3.

Partant de cette hypothèse, le Groupe de recherche en art et design (GRAD) de l'Esadse propose de réfléchir à plusieurs questions qui seront soulevées dans le cadre de cette journée d’étude :

• Comment le “comme si” ou le “faire semblant” de la fiction se sont-ils imposés dans nos modes de vie au point qu’ils contaminent le réel ? Comment la fiction agirait sur nos vies ? Comment la fiction ferait bifurquer nos représentations mentales ? Comment nous travaille-t-elle « de l’intérieur » ?
• De nombreuses médiations - objets techniques et modes de représentation - produisent les dualismes artificiels (corps et esprit, sujet et objet, humain et non-humain) de notre monde moderne et anthropocène. Quelles contre-fictions défient aujourd’hui les fictions modernes ?
• La fiction est-elle encore un espace politique opérant ou bien sommes-nous entré·e·s dans un régime de la création qui ne fait qu’accompagner, commenter ou documenter l’état du monde ? L’art est-il une réserve onirique, une “Zone Esthétique Protégée4”, jouant le rôle d’un espace de consolation, ou bien est-il encore - ou à nouveau - le lieu  où s’invente une autre vie possible ?
• Peut-on considérer l’art et le design comme des expériences de fiction qui enrichissent notre compréhension du monde ?
• Enfin, si la science a souvent convoqué la fiction comme outil et si la science-fiction a imaginé des mondes possibles, quels sont les potentiels fictionnels en jeu à l’heure actuelle ? Auront-ils encore pour ambition d’être spéculatifs et nous aideront-ils à transformer ou accepter le monde à venir ? Aujourd’hui l’usage de l’intelligence artificielle dans nos vies quotidiennes ne transforme-t-il pas les conditions mêmes de fabrication de l’imaginaire de ces récits, intrigues, personnages et univers ?

Avec la participation de : Emmanuelle BecqueminRodolphe DogniauxSimone Fehlinger, Karim Ghaddab, Ernesto Oroza, Jean-Claude Paillasson, Emilie Perotto, David-Olivier Lartigaud, Jean-Baptiste Molina


[1] Jacques Rancière, Le spectateur émancipé, Paris, la Fabrique, 2008, p.75.
[2]
Schaeffer, Jean-Marie, Pourquoi la fiction ?, Paris, Seuil, 1999.
[3]
Lavocat, Françoise, Fait et fiction : pour une frontière, Paris, Seuil, 2016.
[4]
  Pour reprendre l’expression d’Yves Michaud.


par Sandra JacquierDate
Mercredi 3 octobre 2024
9h30-19h30

Lieu
Esadse | Auditorium

Entrée libre et gratuite


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