Par Fiona du Mesnildot

Olivier Peyricot, directeur de la recherche Cité du design
Claire Henneguez, designer chercheur à la Cité du design au moment du RAID

Occupy République © O.Peyricot, C. Henneguez

A Paris, début 2015, nous avons passé une heure place de la République. Des lampions suspendus célébraient le nouvel an chinois. Des traverses de chemin de fer, servant de bancs publics, avaient été installées pour le nouvel an, et restaient en place. Un groupe de militant de la CGT rejoint un groupe du Front de Gauche : en soutien à Syriza, le parti de gauche au pouvoir en Grèce, fraichement élu. La dénonciation des mesures de rétorsion prévue par l'Allemagne, la France et plus généralement l'Europe vis-à-vis du gouvernement grec sont dénoncées. Les graffitis et les affiches concurrencent la célébration des attentats contre Charlie. La mémoire de Charlie est encore très présente (nous sommes à 500m du lieu de l'attentat). Des militants écologistes présentent des affiches relatant les enjeux historiques autour de l'enfouissement des déchets nucléaires. Le camion de Daddy Reggae, déplace sont sound-system au ralenti assénant ses basses vrombissantes. Un vendeur de saucisse s'est installé de façon opportune. Un collectif alerte sur les décès du cancer chez les jeunes enfants et recherche des dons. L'hommage à Charlie continue.

Occupy République © O.Peyricot, C. Henneguez

Nous avons passé une journée complète ensuite. Nous avons pu observer les scènes suivantes : green guerilla, skate-board, nouvel an chinois, street food, cause animale, cours de tango, retransmission TV du championnat NBA par Nike, départ de randonnée en roller, manifestation en soutien aux Kurdes d'Irak, Pro-Gbagbo, bataille de polochons, cornemuse, restos du coeur, etc.

Occupy République © O.Peyricot, C. Henneguez

Et si nous passions un mois ? Alors les scènes se multiplieraient, de façon exponentielle. L'espace public est vraisemblablement en surcharge programmatique, en surcharge pondérale. Au risque de craquer.

Occupy République © O.Peyricot, C. Henneguez

Il s'agit d'une sur-occupation. SUR-OCCUPY REPUBLIQUE

Le RAID Occupy Republique, réalisé par Olivier Peyricot et Claire Henneguez, a donné lieu à une restitution sous forme d'une conférence décrivant les enjeux historiques et politiques à l'oeuvre lorsqu'un espace public comme la Place de la République à Paris est l'objet d'une pensée design.

R.A.I.D : (Recherche Action Immersion Design)

Le RAID est format de recherche et anticipation, court, développé et porté par le pôle de recherche de la Cité du design. A partir d'un présupposé, d'une intuition (parfois erronée, toujours à vérifier), le format de recherche consiste à mener une étude sur site pour en comprendre les mécanismes et les spécificités.

Il s'agit d'étudier-participer à une organisation sociale au coeur de sa propre écologie, en utilisant ses propres outils et ses propres ressources. Sur une période restreinte à seulement quelques jours d'immersion au sein du milieu exploré, mini-recherche-action de la recherche design, le RAID donne lieu à une production (image, film, dispositif) qui va servir à nourrir les programmes de recherche de la Cité du design.

La règle du RAID est de produire la restitution de l'enquête sur la même durée que l'enquête elle-même.

Par Fiona du Mesnildot


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