Présentation d’un Diplôme supérieur de recherche en design (DSRD) développé à l’Esadse : un voyage dans les cheminairs de l’océan aérien, une exploration artistique révélatrice de trois années de recherches oscillant entre design et météorologie.
Les images surgissant à la simple évocation du mot vent sont variées : chacun éprouve sa présence ; parfois il crie, rugit, hurle. Il est, avant tout, bruit, vacarme. Parfois il semble gémir, se plaindre. Son énergie suscite l’effroi : le vent assaille, brutalise, fouette, renverse, déracine. C’est pourquoi on l’identifie souvent à la colère. En outre, il emporte, transporte, disperse dans sa fuite. Alors, comprendre ce dernier implique la connaissance de ce qu’il transporte, l’air et sa composition ; les molécules de diazote, de dioxygène, les atomes d’argon. L’air est le fluide gazeux qui forme l’atmosphère terrestre et que nous respirons. C’est un « air commun », un « air vital ». Les êtres vivants, qui habitent la terre, habitent nécessairement l’air. L’air ne se réduit pas à un élément avec lequel nous interagissons, comme nous pouvons le faire avec d’autres choses. Sans lui, les oiseaux chuteraient du ciel, les plantes dépériraient et nous les êtres humains, nous suffoquerions. Pourtant, il se dégrade. Nous dégradons notre atmosphère et nos conditions respiratoires. Alors, parler de l’air et du vent, c’est mettre en évidence l’interdépendance de notre air ; celui que nous inspirons et expirons ; celui qui se fond dans les tissus de notre corps, remplissant les poumons et oxygénant le sang et l’aval et l’amont de l’air, le vent. Maintenant, j’opte pour le mot « cheminairs » ; ce sont les chemins qu’emprunte l’air pour loger dans les moindres recoins de notre planète.
Diplômée
de l’Esadse en 2020 par un DNSEP,
Charlotte Goffette conçoit des objets, des espaces, des installations, à partir d’une réflexion sur le milieu, les éléments
naturels qui le constituent. Son approche
transversale, oscillant entre pratique et théorie questionne l’importance de la
météorologie et ses champs d’applications. Pour son projet de fin d’études,
elle a publié « Je t’offrirais un jour, le maître des climats », un mémoire qui énonce à
travers diverses dimensions(cinématographique, physique, psychique, technique
et historique), les avantages du vent urbain pour nos villes. Le projet La Cité
d’Avel réunit un ensemble d’objets
siamois qui explorent les mouvements de l’air dans l’espace urbain. La Cité d’Avel
est une fiction, établie comme un terreau commun à l’ensemble de ses projets
traitant du vent. Par la suite, le projet Tiniri et la brume a reçu plusieurs récompenses
: Boisbuchet Residency Awards (2020), le prix Design et Innovation (2021),
Ateliers Médicis.
Pendant son
DSRD, son travail oscillant entre design et météorologie, et a fait l’objet d’une
collaboration avec Météo France.
Elle imagine des œuvres dans l’espace public ; Anémoi, un
banc indiquant les vents de Saint-Étienne (Banc d’essai 2022), Avel, un
instrument de musique qui siffle avec les fluctuations de l’air.
En 2022, Charlotte Goffette a contribué au colloque
Dzing-Dzing : dessin et recherche à la 12e Biennale Internationale Design de Saint-Étienne.
À la manière d’une
constructrice de récit, elle élabore des dessins préparatoires mêlant rêveries, récit
fictif et sensibilité. Ils lui servent en amont, tel un outil à représenter ses
idées, à s’exprimer et à matérialiser physiquement les choses.
Le travail de Charlotte Goffette fait également l’objet d’expositions
en France - lors de l’exposition Vents d’Auvergne dans l'évènement
Horizons transformant le Massif du Sancy en terrain de création contemporaine
(2023), Tiniri
et la brume à la galerie Surface (2021), ROUND 5 à la Cité du design (2021), Avis de tempête
à Auray (2021), Sapin Blanc du Forez (2019) - et à l’international pour la
Bratislava et Zlín Design Week (2018).
Pour son
exposition spectacle Les cheminairs d’Ouroboros, elle a reçu le soutien de l’École
des Mines Saint-Étienne, de la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, de la Ville de Saint-Étienne
et de l’École Supérieure
d’Art et de Design de Saint-Étienne.
Dans le cadre du jury de soutenance du DSRD
coordonnée par Simone Fehlinger
Marielle Chabal, Artiste
Gregory Granados,
designer, enseignant à l’Esadse
Elise Rigot, Enseignante chercheure, docteur en arts appliqués de l’Université Toulouse Jean Jaurès
Laurence Salmon, directrice
du développement culturel et artistique, Cité du design
L'exposition spectacle est accessible au public les 12, 23 et 26 janvier à La
Rotonde (Centre de culture scientifique technique et industrielle de l’École
des Mines de Saint-Étienne bâtiment- La Soucoupe)
158 cours Fauriel, 42000
Saint-Étienne (Réservation obligatoire).
Soutenance de DSRD (Diplôme Supérieur de Recherche
en Design) sur
invitation le vendredi 19 janvier 2024 à 14h30
Renseignements sur la soutenance
cydre@esadse.fr
Tél. 06 99 13 77 60