Après Laureline Galliot et Guillaume Bloget, le cycle Présent >< Futur se poursuit à la Cité du design avec le duo de designers Florian Dach et Dimitri Zephir. Du 20 septembre 2024 au 5 janvier 2025, l’exposition simé grenn (semer des graines) révèle leur pratique du design singulière, qui s’écrit à l’intersection des mondes, des imaginaires et des cultures des îles de la Guadeloupe et de la Martinique. Racontant d’autres façons d’être au monde, elle convie le visiteur dans des espaces intérieurs et extérieurs qui mettent en lumière des modes de vie, des savoir-faire, des petites histoires oubliées, négligées ou effacées.
La démarche créative du duo de designers s’inscrit dans la pensée du Tout-Monde du poète et philosophe martiniquais Édouard Glissant. Pour eux, notre monde actuel doit se raconter et se partager suivant des principes d’interprétation des cultures, dans une dynamique d’échange équitable. L’exposition donne à voir les réflexions et questionnements qui les animent depuis leur recherche Élòj kréyòl, initiée en 2015 autour des histoires des Antilles, dont ils cherchent à proposer une lecture poétique, contemporaine et de transmission. Acceptant volontiers la part de l’Autre au sein du processus de création, les projets qu’ils mènent donnent forme aux paroles et histoires des communautés créoles, aux voix peu entendues et reconnues. Ils célèbrent ainsi l’urgente et nécessaire diversité du Monde. Ici, le design français à l’ère de la créolisation suggère la création d’une narration riche et partagée des savoirs et des héritages. Un design en relation et de relations, embrassant la pluralité des histoires culturelles et créatives d’une France qui ne se limite pas à l’Hexagone. La scénographie reprend l’imaginaire d’une maison. Elle alterne des points de vue intérieurs et extérieurs, où les objets, pièces de mobilier, textes, images, collages et vidéos racontent des scènes de vie. La tôle ondulée définit les espaces en référence aux maisons traditionnelles des Antilles.
C’est à l’intersection de nos différences et de nos regards que nous avons fondé le studio dach&zephir. Mais il y a surtout une volonté commune qui est celle de construire notre propre définition du métier. Nous avons une affection particulière pour l’artisanat et les pratiques créatives qui ne jouissent pas de cette reconnaissance. Les projets que nous menons, abordent des sujets pour lesquels il nous semble important de témoigner. Ils rendent compte d’une pratique et d’une approche qui ne se pensent qu’à la condition de la présence des autres.