Une présentation des contributeurs et de la méthodologie spécifique employée pour le numéro 52 :
– des chercheurs du CyDRe impliqués dans la production de ce numéro ;
– des artistes du collectif disnovation.org, qui a participé à un atelier développé pour la publication ;
– de Juliette Nier, responsable de la formulation du graphisme ;
– de la factographie : méthodologie de recherche utilisée pour la production de ce numéro.
Début mars, alors que les réunions consacrées à Azimuts devenaient plus régulières pour donner forme à un hypothétique numéro qui proposerait comme objets d’étude la figure du designer-chercheur et l’histoire de Saint-Étienne par le prisme de la production, le virus Covid-19 a frappé la France. Les enregistrements collectifs, les dérives, les contacts avec les groupes et de entités locales ont été reportés lors du premier confinement. Au CyDRe, nous (les étudiants-chercheurs et l’équipe pédagogique) avons refusé de faire d’Azimuts 52 une réaction à la pandémie, sans pour autant parvenir à empêcher cette dernière de le conditionner.
Nous avons accepté, thématiquement, le virus, ainsi que sa mise en scène mondiale et sa voracité pour les populations humaines comme prétextes pour expérimenter des formes collectives d’enregistrement et d’analyse des processus sociaux et culturels vectorisés en conséquence de la pandémie. L’étape suivante consistait à solliciter une collaboration de recherche dans la production de descriptions et d’indices. À travers ces opérations, les deux principes génératifs du contenu ont été consolidés. L’utilisation de ces protocoles nous a permis de passer sans heurt du modèle pédagogique précédemment utilisé pour le développement graphique d’Azimuts à une structure horizontale, si tant est qu’un processus de prise de décision sur le design existe.
À la fin du premier confinement, nous avons invité Benoît Verjat, chercheur en design et en art, et enseignant. Avec son aide, nous avons organisé le travail autour du corpus et exploré des méthodes pour l’indexer. La graphiste invitée Juliette Nier a développé un atelier qui a bouleversé le travail de conception de la revue avec l’équipe graphique. L’invitation du collectif Disnovation a clôturé la série d’ateliers et de conférences consacrés à ce numéro.
Pour aider à créer un contexte d’idées sur les processus d’enregistrement menés à travers le monde concernant la Covid-19, Delphine Hyvrier a interviewé Émilie Girard, directrice scientifique et conservatrice en chef du Mucem. Pour ajouter d’autres vues et archives, nous avons invité Tiphaine Kazi-Tani, designer chercheur et professeur à l’Esadse, et Gean Moreno, conservateur de l’ICA Miami, à organiser des collections numériques iconographiques sur la Covid-19 développées respectivement par Disnovation et Nicolas Nova, et à élaborer des textes en fonction de leurs sélections.La contribution envoyée par l’anthropologue Yann-Philippe Tastevin rend compte d’une initiative développée à Dakar, en collaboration avec Kër Thiossane et son fablab Defko Ak Niëp, et Bassirou Wade. Ensemble, ils ont conçu et fabriqué un prototype de lave-mains qui peut être installé dans les espaces publics pour contribuer aux mesures hygiéno-sanitaires contre la Covid-19. Un édito commandé à Lionel Cordier, chercheur en science politique, fait irruption dans ce numéro d’urgence. Delphine Hyvrier propose une analyse historique des épistémologies de la modernité et de ses constructions culturelles du naturel. Margot Behr utilise la forme d’un texte intuitif où la recherche prend forme à travers des arguments et des outils situés. Corentin Brulé propose un regard panoramique sur les possibilités et les aspects contradictoires de l’ouverture dans le cadre des publications scientifiques.