Ces deux journées d’étude s’intéressent au concept allemand des Typen, utilisé dès le début du xxe siècle pour caractériser les particularités culturelles des productions en série. On remarque, en français comme en anglais, que le terme a été le plus souvent traduit par standards, alors que Typen revêt des enjeux sociaux et industriels différents. Sa relecture contemporaine croise-t-elle les enjeux du design des transitions ?
Ces deux journées s’inscrivent dans le cadre du programme 2025-2027 : Type versus Standard, vers de nouvelles composantes. Études historiques et critiques dans le contexte du design des transitions (1914-2024)1.
Mardi 25 février 2025, 10h30-17h30 : TYPE. Histoire, cultures, écritures
La journée est consacrée à trois
aspects historiographiques autour de la notion « d’écriture » du
type : l’écriture comme construction théorique ou
historique, l’écriture comme lieu de pratiques professionnelles, l’écriture
comme modalité d’uniformisation du monde, l’écriture comme outil du classement
ou des catégories.
Cette journée ne retrace donc pas
une histoire de la notion de type, mais tente de l’approcher par différentes
perspectives : histoire culturelle de notions, historiographie d’une
théorisation, histoire des usages et des mots qui n’est pas linguistique, questionnement
d’outils, mise à plat-mise en plan, mise-en-colonne, rapports transocéaniques. La journée tente ainsi d’éviter
l’histoire surplombante des impositions en examinant les hésitations, les
contradictions et les prolongements contemporains de différents moments jusqu’à
l’époque actuelle. À ce titre elle propose de tirer des perspectives vers des contributions
à venir.
Mercredi 26 février 2025, 9h00-17h30 : TYPIFICATION. Pratiques, production et théories
La journée est
consacrée à l’histoire et aux théories basées sur l’étude des pratiques et des
formes matérielles de la typification (typisierung).
Il sera question d’explorer des réalités empiriques
de la typification, passées comme plus
récentes, et d’interroger la naissance de ce qui apparaît comme une nouvelle expression formelle pour de nouveaux modes
de vie.
D’un intérêt porté sur
les relations entre le design et les industries, il est légitime de
s’interroger : Comment des éléments standardisés, issus de rapports de force et de normes, peuvent-ils néanmoins
engendrer un intérêt de conception et une
liberté d’utilisation ? En d’autres termes,
comment une réflexion sur les formes et structures, en tenant compte de leur
contexte de production et de leur potentiel transformatif, peut-elle permettre
de conférer aux productions industrielles une valeur d’appropriation ?
Les contributions et
les échanges permettront d’aborder plusieurs axes comme :
• L’apparition,
l’utilisation, la disparition et la réapparition du terme typisierung.
• Les choix de
traduction et leurs implications.
• Les caractéristiques
empiriques de la typification, conjuguant technique, forme, fonction et usage.
Ces aspects incluent notamment :
“La technique” : économie industrielle, normalisation des
modèles, technologies modernes,
production par la machine, production de masse et fabrication en série,
matériaux semi-finis et composants standardisés, interchangeabilité des composants,
système de construction.
“La
forme” : esthétique sans ornement,
simplicité comme authenticité, pureté des formes, forme fonctionnelle, unité de
la forme, sens de la forme, nouvelle forme, forme autonome, forme normalisée,
diversité des formes.
“La
fonction” : réponse aux besoins
quotidiens, accessibilité financière.
“L’utilisation” : utilité maximale, praticité, mobilité, flexibilité,
réduction des objets.
• Les principes de la
typification face aux défis actuels : comment contribuer à la construction de
nouveaux imaginaires matériels, mais aussi de nouvelles relations entre le design et les industries ?
Avec la participation de : Daria Ayvazova (HEAR, Mulhouse)|Gwenaëlle Bertrand (ECCLA, U. Jean Monnet Saint-Étienne)|Vincent Beaubois (IRePh, U. Paris Nanterre)|Max Bonhomme (ACCRA, U. Strasbourg)|Claire Brunet (CRD, Ens Paris-Saclay)|Tanja Cunz(MoMA, New York)|John Didier (HEP Vaud, Lausanne)|Rodolphe Dogniaux (UR Design & Création, Labo d’Objet, Esad Saint-Étienne)|David Énon (Ensad, Nancy)|Maxime Favard (ACCRA, U. Strasbourg ; ESD Villefontaine)|Simone Fehlinger (UR Design & Création, Spacetelling, Esad Saint-Étienne, ACCRA, U.Strasbourg)|Catherine Geel (CRD, Ens Paris-Saclay ; Ensad, Nancy)|Brice Genre (LLA CRÉATIS, U. Toulouse Jean Jaurès)|Catherine Guiral (ESAM, Caen)|Hans-Georg Lippert (IBAD, Technische Universität Dresden)|Pierre Litzler (ACCRA, U. Strasbourg)|Charles Mazé (ANRT, Nancy)|Elke Mittmann (UR AMUP, ENSA Strasbourg)|Émilie Oléron-Evans (Queen’s Mary University, Londres)|Daniel Payot (ACCRA, U. Strasbourg)| Laurent Stalder (ETH, Zürich)|Marie-Aurore Stiker-Métral (UR Design & Création, Labo d’Objet, Ésad St-Étienne).