Après la Seconde Guerre mondiale, la France connaît un vaste programme de construction qui répond à la crise du logement. À cette crise s’ajoute celle du personnel de maison. Cela aboutit à une certaine standardisation des plans d’habitation des différentes classes sociales. Les progrès techniques et l’instauration de normes réglementant l’édification des habitations contribuent également à la définition de l’aménagement intérieur.
La publicité mais aussi les productions hollywoodiennes des années 1950-1960 façonnent les imaginaires. Cuisines et salles de bain américaines font rêver les foyers en quête de confort et de nouveauté. Les designers privilégient les matières plastiques bon marché, aux textures et aux couleurs diversifiées, pour répondre aux aspirations des consommateurs, ce qui bouleverse en profondeur les cadres de vie. Les matériaux traditionnels ne sont toutefois pas abandonnés. Le bois, en particulier, connaît un regain d’intérêt après les chocs pétroliers.
Ces dernières années, les nouvelles technologies et la crise sanitaire ont modifié nos habitudes et nos manières de vivre dans nos intérieurs. Les pièces ont des usages plus polyvalents, la frontière entre les espaces de travail et de vie diminue.
L’exposition Histoires d’intérieurs ouvre les portes de l’univers d’une maison à travers une sélection de près de 120 objets intemporels, puisés dans la collection du MAMC+, qui prennent place dans six pièces : la salle de séjour, la cuisine, le bureau, la salle de jeu, la chambre et la salle de bain. La scénographie épurée, conçue par l’équipe de Muséotrope, reprend l’ossature d’une maison, offrant chaque pièce de vie au regard. Elle souligne la matérialité des objets et invite à comprendre leurs évolutions technologiques, à imaginer leurs usages et à stimuler l’inventivité du visiteur. À la manière d’un diorama, chaque espace met en scène du mobilier, des équipements et des accessoires, anonymes ou signés, balayant un siècle d’histoire du design.