La revue Azimuts | Design Art Recherche consacrera son numéro 59, à paraître en avril 2025, aux formes contemporaines de transmission du graphisme.
Avant d’être une activité d’experts, le graphisme est l’affaire de
tous-tes.
Nous entendrons d’abord graphisme au sens premier, celui de
graphein car c’est bien l’ensemble des formes d’inscriptions que nous prendrons
ici en compte. Ce sont les régimes d’inscriptions (avec leurs
stratégies, leurs lexiques, leurs grammaires, leur formes d’agentivité, leurs
messages propres) qui seront les objets dont la transmission nous interroge.
Il nous apparaît avec évidence que le graphisme en tant qu’outil
de communication est à la fois une nécessité de cohésion des sociétés et qu’il
est aussi un instrument permettant d’agencer le monde. Cette responsabilité
doit nous astreindre à une grande vigilance quant à son évidence, à ses
productions et à ses modes d’extension.
La multiplicité des formes graphiques co-existantes, engageant des
pratiques et des usages individuels ou collectifs, expressifs, mineurs ou
hégémoniques, nous permet d’imaginer un ensemble de régimes d’inscriptions
possédant chacun leur mode d’existence, leur généalogie, leur processus de
réplication ou de transmission.
Nous considérerons aussi bien les apprentissages de l’écriture
chez les plus jeunes, les pratiques graphiques qui mettent en jeu corps et
espace dans des contextes scolaires jusqu’aux enseignements pratiques et
conceptuels des graphismes ou du design graphique, au sein des écoles “de la
création” ou de toute autre institution d’enseignement opérant dans les champs
de l’art et du design, officielles ou alternatives.
Nous ferons l’hypothèse que la transmission des gestes techniques,
des savoir-faire manuels, de la fabrication et de la maîtrise des outils peut
s’avérer indissociable de l’apprentissage du graphisme.
Mais la transmission s’effectue aussi au-delà de l’école, par le
partage des connaissances, dans des formes autodidactes ou vernaculaires,
redynamisée par les technologies numériques, les tutoriels, les réseaux, les
plateformes.
C’est bien entendu du graphisme, de ses gestes, de ses outils, de
sa pensée incarnée dans des pratiques qu’il sera question à travers ses modes
de transmission ainsi que d’une possible contribution à l’énonciation d’une
didactique certainement à l’œuvre ici et là.
Enseigner, apprendre, transmettre des savoir-faire et des
savoir-penser graphiques : Quelles sont les pédagogies spécifiques et actuelles
liées à la pratique ou qui s’originent dans la pratique ? Comment s’articulent
les enjeux contemporains avec des modes d’enseignement actuels ? Concrètement
quelles propositions didactiques sont aujourd’hui mises en œuvre, quelles
formes adoptent-elles ?
Autant de lieux d’enseignement, autant de situations pédagogiques
différentes, autant de généalogies et d’expériences singulières constituent
aujourd’hui cet arbre de transmission dans les écoles ainsi qu'à travers des formes
techniques, autodidactes ou vernaculaires.
Les exercices et projets proposés par les professeurs du Bauhaus
ont assez vite été communiqués à travers les ouvrages des « maîtres » comme Paul
Klee, Wassily Kandinsky et leurs homologues dès 1926 puis dans les années 50,
ils ont été lus par des générations d’étudiant.es avant
d’être plus finement documentés récemment.
Déjà dans les années 1970 Bruno Munari publiait les cours qu’il
donna au Carpenter Center for the visual arts de Cambridge-Massachusetts.
En France, c’est en 1994 que les institutions culturelles
françaises ont développé le travail nécessaire de communication du graphisme à
travers les activités du Cnap et notamment la publication de l’annuel Graphisme
en France.
En 2015, le Cnap et Le réseau Canopé, opérateur de l’Education
Nationale, publient un « kit destiné à pratiquer le design graphique au
collège ».
En 2022 venant du Canada le « Kit graphique pour l’école primaire »
de V.Yobé et C.Nadon s’accompagne d’ateliers pratiques et didactiques.
Des journées d’étude « enseigner le graphisme à l’université »
s’annoncent pour janvier 2024 à l’université de Strasbourg.
Il est certainement aujourd’hui possible de contribuer à dresser
un paysage si ce n’est un panorama ou une cartographie des possibles
didactiques concrètes et contemporaines du graphisme, ne serait-ce que sous la
forme d’un instantané.
Dans le cadre de la recherche en art et en design, le numéro 59 d’Azimuts,
souhaite accueillir ces contributions, propositions, expériences, exemples
(sujets, exercices, méthodes, kits…), analyses, interrogations pour proposer un
nouveau maillon de connaissance ou un objet d’extension, de propagation et de
partage de ces diverses formes d’acquisition localement réparties et souvent
dispersées.
Avant le 15 février 2024
Soumettez vos projets de textes ou de cahiers graphiques
Pour les textes et/ou éventuellement cahiers graphiques qui seront
retenus par un comité de lecture, les contributions définitives devront être
remises le 30 juin 2024.
Ce numéro est porté par l’équipe de recherche IRD (Images - Récits- Documents) de l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne. IRD est un lieu de recherches dont les axes articulent pratique et théorie autour des économies de l’image, des récits territoriaux et des territoires du graphisme. Il participe de l’Unité de Recherche Design & Création de l’Esadse, soutenue parla Direction générale de la création artistique du ministère de la Culture.
Les résumés des propositions de
contribution doivent être envoyés avant le 15.02.2024
Les propositions doivent comporter un titre, le prénom et le NOM de
l'auteur.ice ainsi que quelques lignes de présentation (biographie (qualité,
rattachement institutionnel ou lieu d'exercice de la profession) et une ou deux
références bibliographiques propres à l'auteur).
Le dépôt se fait via : azimuts.contribution@esadse.fr avec l’objet «
Azimuts-contribution n°59 »
- Format du fichier : .doc, .pdf
- Intitulé du fichier : « nom de l’auteur·ice_ AZ59 »
L’iconographie
éventuelle doit être envoyée via la même adresse mail.
Pour l’appel à contribution, la taille du résumé
demandé est de 2 000 signes pour des textes finaux d’une taille de 8 000 à 15 000
signes.
En parallèle pour le bon suivi de votre dépôt nous vous remercions de compléter ce formulaire.
Premier retour aux
contributeur·ice·s : 15 mars 2024
Suivi éditorial par l’éditeur·ice : avril-juin 2024
Les textes acceptés seront à rendre
terminés (texte + iconographie éventuelle) le 30/06/2024:
- en cas de texte : entre 8 000 et
15 000 signes maximum,
- en cas de contribution
essentiellement visuelle : entre 1 et 8 pages format 22 cm de haut par 16.5 cm
de large.
Date de parution du numéro : printemps 2025
Pour toute question et information complémentaire, merci d’utiliser la même adresse mail que pour l’envoi des propositions : azimuts.contribution@esadse.fr