Homo Spatius, designers de l’espace
03.11.2021 — 30.01.2022
Exposition Cité du design de Saint-Étienne
en collaboration avec le Centre national d’études spatiales
De l’homo sapiens à « l’homo spatius », l’Humanité n’a cessé de partir à la conquête du monde. Les traces des roues des rovers sur la Lune et sur Mars succèdent à l’empreinte de Neil Armstrong. Elles renvoient aux traces de pas des hommes dans les grottes magdaléniennes et nous rappellent que, rêve d’ailleurs, curiosité ou ambition territoriale, les êtres humains n’ont cessé de se déployer sur des biotopes toujours plus variés et de développer à cette fin des connaissances et des outils. Aujourd’hui, les nouveaux territoires sont au-delà de notre planète Terre.
En collaboration avec le Centre national d’études spatiales (CNES), la Cité du design s’intéresse aux enjeux du design pour une transition vers un nouvel âge spatial.
Sans parler d’une préhistoire du design, l’outillage préhistorique se révèle à l’étude - parfait dans sa forme fonctionnelle, complexe dans son élaboration, maîtrisé dans la qualité du matériau et indéniablement esthétique. L’exposition explore les croisements de ces deux épopées qui se nourrissent l’une l’autre, avec des périodes de plus grande intensité. Le basculement dans les temps modernes donne ainsi lieu à un foisonnement où l’on croise des astronomes aventuriers, des scientifiques littérateurs, des artisans inventeurs. Là, se construisent un désir collectif qui hérite des exploits encore récents du secteur maritime, un standard des formes et des images et une exploration de l’univers qui prépare le voyage et débouche sur les grands observatoires spatiaux actuels. Dès lors, littérature, cinéma, parcs d’attraction seront des vecteurs efficaces de soutien aux aspirations humaines vers l’espace.
La Cité du design, en collaboration avec le CNES, s’intéresse à l’exploration spatiale par le prisme du design. Davantage que de participer au défi, scientifique et technique, que représente cette aventure spatiale, c’est avant tout à une aventure humaine, comme un âge civil de l’espace, à laquelle les designers prendront part. En effet, le design ne donne pas seulement forme aux choses, il prend le monde et ses mutations comme sujet. Le design inscrit sa marque évidente dans la question de l’habitat qu’il soit spatial ou terrestre. Durant le Space Age, les architectes envisageront de nouvelles utopies urbaines, connectées, éphémères ou flottantes. Dans l’ambiance d’optimisme que génèrent les récentes prouesses spatiales, les formes des designers se libèrent grâce à l’apparition de nouvelles matières. Enfin, la présente décennie apporte un double élan : celui de la préparation à une installation durable et élargie de l’homme en orbite, sur la Lune ou sur Mars, et celui du retour du spatial vers la Terre notamment en lien avec les enjeux climatiques. De quoi dynamiser encore une interaction désormais séculaire.
Du propulseur au lanceur, du télescope au satellite, du scaphandre à la ville et au mobilier, l’exposition esquisse un parcours jumelé qui enchante et inquiète, et nous transporte dans les champs de la science, du design et des imaginaires.
L’exposition se découvre dans une configuration en enfilade où se succèdent cinq salles thématiques, aux frontières poreuses entre design, art, sciences, architecture, fiction et prospective. Inspirée tout à la fois par le Velvet and Silk Cafe de Lilly Reich et Ludwig Mies van der Rohe (1927) et le parcours de Herbert Bayer pour l’exposition Road to victory (1942), la scénographie conçue pour accueillir ces cinq parties se veut simple, forte et porteuse de sensations, ménageant perspectives et surprises. Le parcours est structuré par de longs et hauts rideaux brillants et colorés, alternant ambiances sombres et lumineuses. Aux matières et couleurs de l’univers spatial, doré et argenté, s’ajoutent des nuances de bleu, cuivre et jaune puissants, évoquant abîmes de l’océan, ciels ou atmosphères de planètes fantasmées. Au sein de ces aplats colorés et scintillants, les pièces et documents rassemblés dans l’exposition sont disposés sur des constructions tridimensionnelles, à la manière des Architectones de Kasimir Malevitch (années 1920).
Constitués par l’agencement de briques creuses, ces volumes renvoient littéralement à la terre tout en exprimant les notions d’élancement et de cosmique. Au fil du parcours, les briques creuses se transforment ponctuellement en fragments et poussières d’un paysage spatial. L’exposition est mise en lumière par une succession de lustres dont les formes empruntent à la géométrie des satellites : les panneaux solaires deviennent panneaux LED et les lustres flottent dans l’exposition tels des véhicules spatiaux prêts à se poser.
Commissariat : Michel Faup. Sous-Directeur Anticipation et Emergence au CNES (Centre national d’études spatiales). Michel Faup est sous-directeur Anticipation et Emergence au sein de la Direction de l’Innovation des Applications et de la Sciences depuis octobre 2019 dans la continuité des responsabilités de responsable d’équipe Innovation et Prospective qu’il a assurées depuis la création de la Direction en janvier 2016. Il est entré au CNES en 1984 pour prendre en charge des activités de R&T en matière de senseurs optiques pour le rendez-vous et la robotique orbitale et plus largement de contrôle non destructif. En 1989, il a pris la responsabilité système au sein de l’équipe intégrée CNES - Agence Spatiale Européenne en charge de la mission Silex (télécommunications optiques inter-satellites entre Spot-4 et Artemis). A partir de 1997, il a mis en place les activités d’ingénierie de constellations au sein du CNES puis mis en œuvre l’expérience acquise au profit de l’ingénierie système et des applications en matière de télécommunications et de navigation. Cela aboutira au poste de chef de service des projets de Télécommunication et de navigation qu’il assumera de 2004 à 2014.
Scénographie : Alexis Bertrand. alexis-bertrand.net. Diplômé de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, Alexis Bertrand conçoit des scénographies d’expositions et de spectacles dans lesquelles il s’attache à développer des formes et des espaces avec de fortes qualités plastiques, immersives et sensorielles. La place du spectateur, sa perception ainsi que son ressenti sont au centre de son travail. Les dispositifs qu’il conçoit visent à créer les conditions d’un moment particulier, une situation dans laquelle le spectateur est véritablement partie prenante. Alexis Bertrand a travaillé avec différentes institutions dont le ZKM (Karlsruhe), l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, Le Palais des beaux-arts ou Lafayette Anticipation (Paris). Il collabore également avec des artistes comme Camille Henrot ou Évariste Richer pour Infrawind Metacloud projet gagnant du 1% artistique de l’Institut Mines-Télécom, Paris-Saclay (Grafton Architects). Il travaille par ailleurs très régulièrement avec Xavier Veilhan sur des projets d’oeuvres, d’expositions et de spectacles. Ils ont récemment cosigné Vårbergs Jättar (Les Géants de Vårberg), oeuvre commanditée par la Ville de Stockholm. Après deux ans de conception et de fabrication, les sculptures monumentales ont été inaugurées en octobre dernier à Stråkparken et à Pelousen, deux sites à Vårberg, dans la banlieue sud-ouest de Stockholm. Ils conçoivent actuellement un nouveau spectacle dont l’idée est de développer une forme nouvelle et inédite, un intermédiaire entre arguments scientifiques et arts visuels.
Contacts presse
Agence 14 septembre : citedudesign@14septembre.com
Cité du design : honorat.meas@citedudesign.com