Replay

Dzing-Dzing : replay dessiné

Une restitution expérimentale du colloque « Recherche et Dessin »

par Helene Fromen

Consacrée cette année au dialogue que construisent dessin et recherche, la nouvelle édition du colloque Dzing-Dzing s’est tenue les 18 et 19 mai 2022 à L’Esadse dans le cadre de la 12e Biennale Internationale de Saint-Étienne. Elle a donné lieu à différentes retranscriptions et expérimentations d’archivage. Plutôt que via une captation vidéo, c’est exceptionnellement par le dessin et la prise de note en direct que cette journée est restituée.

La documentation de ces journées s’est construite à plusieurs voix et plusieurs médiums : sur place, un protocole expérimental d’archivage performatif par Karolina Borkowska et Lucie Sahuquet (étudiantes post-diplôme Azimuts au CyDRe) et la prise de notes dessinée de Rosalie Blanc (chercheuse, dessinatrice). À distance, la mise à disposition des documents de synthèse de chaque table ronde, des biographies des intervenants et des posters des jeunes chercheurs invités à présenter leurs travaux, était orchestrée par Sylvia Fredriksson, enseignante chercheure à l’Ecolab de l’Esad Orléans.

C’est la solution libre Les Cahiers du Studio développée par l’Atelier des chercheurs qui a été utilisée.1

L’ensemble des restitutions peut être consulté ici : les-cahiers.latelier-des-chercheurs.fr/dzing-dzing-2022

Image postée sur twitter par Sylvia Fredriksson ©s_fredriksson, dessin de Rosalie Blanc

Le protocole mis en place par Lucie Sahuquet et Karoline Borkowska, chercheuses en post-diplôme au sein du CyDRe, se proposait de construire un « archivage performatif ».

Comme elles l’indiquent en introduction de la publication issue de leur travail, celui-ci « s’inspire des réflexions sur ce que cela signifie d’archiver de la danse, de la performance, un moment vécu et perçu dans une temporalité précise ». Le design graphique est ici mobilisé comme « outil de transposition d’un événement mouvant et vivant ». Les deux chercheuses ont défini différents axes afin de rendre compte non seulement de ce qui était dit mais aussi de leur subjectivité d’auditrices ou encore de la dynamique dans l’espace de la conférence : les déplacements, les sons étaient cartographiés par l’une des deux chercheuses pendant que la seconde retranscrivait les paroles prononcées, de manière à la fois précise et poétique parce que spontanée et inévitablement incomplète. Elles changeaient très régulièrement de rôle. 

Pour chaque table ronde, chaque intervenant est symbolisé par une icône ou « glyphe » qui permettra d’identifier ses prises de parole. Chacun est aussi invité à laisser une trace graphique ou quelques mots sur une carte. Comme s'il s’agissait d’un jeu ou d’un récit dont ils seraient les héros éphémères…

La démarche expérimentale intègre la mise en question de ce que cela produit et de ce qu’elles cherchent à améliorer en fonction de leur expérience vécue : entre chaque table ronde, le protocole est questionné et s’adapte. Par exemple, la « récoltrice » en charge de la prise de notes change toutes les dix puis toutes les cinq minutes. La « captation spatiale » s’accélère elle-aussi !

La publication est un montage de ces différentes retranscriptions séquencées par table ronde avec pour chacune leurs intervenants et organisées selon une grille temporelle. Elle peut être téléchargée sur le site de Les Cahiers du studio ici.

En direct également depuis l’auditorium de l’Esadse, Rosalie Blanc, diplômée de l’Esadse et agrégée en design, réalisait une « captation » des conférences sous une autre forme encore, en dessins. À l’encre, mettant en scène des personnages dans son style personnel, ses dessins retranscrivent sur le vif des interventions mais aussi d’autres moments - la coupure de courant, des questions de l’audience comme des réflexions personnelles...

Image postée sur twitter par Sylvia Fredriksson ©s_fredriksson, dessins de Rosalie Blanc
Image postée sur twitter par Sylvia Fredriksson ©s_fredriksson, dessins de Rosalie Blanc

Dans la salle, d’autres personnes ont pris des notes dessinées !  On pense en particulier à l’approche à la fois rigoureuse et sensible d’Armelle Antier. Elle a également présenté ses travaux et commenté son poster de recherche et c'est d’ailleurs sa réflexion en matière de « spatialisation » du dessin qui transparaît, dans son poster comme dans son carnet. Elle y utilise l’espace de la double page pour mettre en scène des listes de points, citations, « redessins » de ce qui est projeté, post-it et autres notes scotchées.

« Humble ou souverain », comme le rappelle Sophie Pene en conclusion du colloque, le dessin ouvre la restitution des recherches sur une infinité de possibles.

1L’Atelier du Studio est un outil développé par l’Atelier des chercheurs, collectif de designers (Sarah Garcin, Pauline Gourlet, Louis Eveillard) engagés depuis 2013 dans la création d’outils libres et modulaires. Ces outils sont essentiellement fabriqués en collaboration avec les acteurs de terrains aussi variés que des écoles, des fablabs, des tiers lieux ou des théâtres. Ils visent à transformer les manières d'apprendre et de travailler.
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