Projet de recherche

Digital Tools for Creative Collaboration

Un projet de recherche sur la question des outils numériques pour la collaboration en art et design, mené par le Random(lab) en collaboration avec trois partenaires européens

par Maria MoreiraEnglish version

2021. À l’heure où l’Europe se déconfine, l’Esadse accompagnée deux partenaires internationaux, l’Académie d’art d’Estonie (EKA) et la Hochschule für Gestaltung Schwäbisch-Gmünd, analysent l’expérience de l'année et demi qui vient de s’écouler et réfléchissent sur comment réinventer l’enseignement en art et en design en temps post-covid. En réponse à ces questionnements naît le projet Digital Tools for Creative Collaboration (outils numériques pour la collaboration créative), soutenu par le programme européen Erasmus+.


Naissance du projet

2020-2021

Un questionnement post-COVID

Les établissements d’enseignement supérieur ont été extrêmement réactifs face aux conditions imposées par la crise sanitaire de 2020-2021. Ils ont su, tant bien que mal, organiser à la fois l’enseignement et les procédures administratives à distance. À l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne (Esadse), les cours, les rendus, le concours ont migré dans l’espace numérique. On écrit alors dans le rapport d’activité que « l’engagement a été exemplaire ».

Ainsi, l’école et ses équipes ont réussi ce pari de continuer, de rester « ouverts », mais… à quel prix ? La transition s’est faite en un éclair. Dans l’urgence de la situation, les enseignants ont utilisé les outils numériques disponibles, se formant au fur et à mesure, souvent en dehors de temps de travail, sans mener une réflexion en profondeur sur l’origine de ces logiciels, Webapp, applications, etc.

Septembre 2021 : retour à « la normale ». On commence alors à s’interroger sur cette expérience vécue par tous, sans savoir qu’elle est encore loin d’être finie. Premier constat : on ne peut pas encore mesurer l’ampleur de l’impact de ce qui s’était passé. Mais le sentiment que l’enseignement a changé est partagé, qu’il n’est pas possible de reprendre comme si la crise n’avait pas existé – tellement elle a soulevé de questions. Deuxième constat : les outils utilisés ont, certes, permis de continuer le semestre, de rester en contact, mais ils ne sont pas adaptés à l’enseignement artistique.

L'appel à projet Erasmus +

C’est à ce moment qu’un appel exceptionnel du programme Erasmus+ est lancé, visant à chercher des réponses aux défis lancés par la crise sanitaire et les périodes de confinement. Il est organisé en deux volets thématiques :

  • « Se préparer à l’éducation numérique », afin de renforcer les systèmes d’éducation et de formation pour faire face aux défis présentés par la transition soudaine à l’apprentissage en ligne et à distance liée à la crise du Covid-19.
  • « Partenariats pour la créativité »afin de soutenir les secteurs culturel et créatif, particulièrement impactés par la crise sanitaire. 

L’équipe du Random (lab), accompagnée de l’équipe des relations internationales de la Cité du design alors en place, décide de construire un projet européen pour travailler pendant deux ans sur la question des outils numériques pour la collaboration en art et design.

Le projet 

2021-2023

Le projet Digital Tools for Creative Collaboration est mis en place par le Random (lab) de l’Esadse avec trois partenaires :

  • l’Académie estonienne des arts (EKA) (Estonie);
  • la Haute école de design de Schwäbisch-Gmünd (Allemagne);
  • le Bureau européen des associations de design/Bureau of European Design Associations (Beda). 

Programmé entre mai 2021 et mai 2023, il vise à explorer la collaboration créative à distance, ses besoins et ses pièges, afin de :

  • doter les étudiants, les enseignants et le personnel des établissements d’enseignement supérieur d’art et de design des compétences et des outils nécessaires, créant ainsi des conditions de coopération créative numérique ;
  • sensibiliser, par l’approche critique, les publics visés aux défis du traitement des données, y compris la sécurité des données et les menaces écologiques.

Afin d’atteindre ces objectifs, le consortium prévoit de :

  • mener une recherche exploratoire sur les pratiques numériques au sein des établissements d’enseignement supérieur en art et en design ;
  • développer et tester une série de prototypes de logiciels collaboratifs basés sur le web pour le secteur créatif ;
  • produire la publication « Nouvelles réalités pédagogiques en ligne et hors ligne dans le domaine de l’art et du design » ;
  • créer un Toolkit – Plateforme en ligne et exposition.

Les objectifs du projet sont  :

  • d’offrir la possibilité d’améliorer sensiblement la qualité de l’enseignement et de créer de nouvelles approches pédagogiques dans le contexte de l’art et du design ;
  • d’explorer une meilleure collaboration créative à distance pour ouvrir la voie à une coopération plus intensive et fructueuse entre les universités, nationales ou internationales.

Les réalisations

2021-2023

Trois workshops intensifs internationaux, étapes importantes du projet, ont été organisés afin d’impliquer tous les participants intéressés dans la coopération sur le projet. Et plusieurs évènements ont mis en lumière les résultats des projets et permis de toucher un public plus large, notamment :

Les partenaires

L’une des conditions du programme Erasmus + est la présence de trois partenaires minimum, de trois pays différents. Le Random (lab) de l’Esadse se tourne vers l’Académie estonienne des arts et la Haute école de design de Schwäbisch-Gmünd en Allemagne, ainsi que vers le Bureau européen des associations de design (Beda), à titre de partenaire associé.


Random(lab) © Cité du design - Esadse

Le Random(lab)

Le Random(lab) de l’Esadse est un lieu de recherches pratiques et théoriques consacré à l’expérimentation en art, design et numérique. Ouvert aux étudiants années 4 et 5 en art ou design, aux étudiants en post-diplôme, ainsi qu’à des chercheurs invités, il regroupe un centre de ressources et un espace de travail permettant de créer et modéliser des interfaces et des installations interactives à partir de composants électroniques et de plateformes de type Arduino. Les intervenants et étudiants associés au Random (lab) bénéficient également de l’ensemble des moyens du pôle numérique de l’Esadse, tant au niveau logiciel que matériel. Le Random(lab) s’appuie sur la pratique du projet comme fondement de la recherche. L’hypothèse de travail à l’origine de chaque recherche engagée est examinée via un ou plusieurs projets qui la questionnent et la mettent à l’épreuve sous des formes créatives multiples. Le but des travaux n’est pas de comprendre ou de reproduire des procédés connus ou de s’arrêter à ceux-là, mais d’aller au-delà, vers des zones expérimentales permettant de proposer, d’ouvrir, voire de redéfinir de nouveaux terrains de réflexion et d’expérimentation en art et design.

En savoir + sur le Random(lab)

Eesti Kunstiakadeemia / Académie estonienne des arts (EKA)

Fondée en 1914, l’Académie estonienne des arts (EKA) est la seule université publique d’Estonie à dispenser un enseignement supérieur dans les domaines des beaux-arts, du design, de l’architecture, des médias, des études visuelles, de l’histoire de l’art et de la conservation. Elle figure parmi les principaux centres internationaux d’innovation dans le domaine de la culture visuelle. Les conférenciers et les enseignants sont des professionnels dans leur domaine – des artistes, architectes, designers, historiens et scientifiques de renommée internationale. L’EKA entretient des liens étroits et des accords de coopération avec plus de 100 universités internationales. L’académie est membre de Cumulus (Association internationale des universités et collèges d’art, de design et de médias), de l’EAAE (Association européenne pour l’enseignement de l’architecture) et, par le biais de Nordplus, de nombreux réseaux professionnels. 

Dans le cadre du projet DTCC, c’est le programme de master international de l’Académie, IxD.ma, qui a été associé aux travaux. Ce programme se concentre sur les interactions de l’homme avec les services, produits et expériences.

En savoir + sur l’Académie estonienne des artsEn savoir + sur le programme IxD.ma

Hochschule für Gestaltung / Haute école de design de Schwäbisch-Gmünd (Allemagne)

La Haute école de design (Hochschule für Gestaltung, HfG) de Schwäbisch Gmünd est l’une des plus petites universités de sciences appliquées d’Allemagne. Malgré sa taille, la HfG a un profil international, grâce à de nombreuses années d’activités d’internationalisation et à sa participation très réussie au programme Erasmus+. Le HfG Schwäbisch Gmünd se concentre uniquement sur les programmes de design. La HfG Schwäbisch Gmünd considère le design comme une discipline innovante avec des références scientifiques, sociales et techniques. Cette discipline contribue à influencer les développements culturels, techniques et économiques de manière responsable et durable. L’université renonce délibérément aux prérequis artistiques ou artisanaux pour enseigner les bases du design. Les cinq programmes d’études, d’autre part, reposent sur des connaissances scientifiques et la justification rationnelle des décisions de conception. L’école s’est en outre impliquée dans le réseau mondial des écoles supérieures de design, d’art et de médias Cumulus et a façonné le développement de Cumulus en étant membre de longue date du conseil d’administration.

En savoir + sur la Haute école de design de Schwäbisch Gmünd

Bureau européen des associations de design/Bureau of European Design Associations (Beda)

(partenaire associé)

Le Beda est une organisation à but non lucratif. Elle a été fondée en 1969, à une époque où l’impact que les designers pouvaient avoir sur les entreprises était peu connu et mal connu. Le Beda a rassemblé les associations professionnelles de design de toute l’Europe, fournissant généralement des indications sur les informations relatives à l’industrie du design, qui était très jeune à l’époque. Elle a également contribué à promouvoir le design dans les entreprises. Aujourd’hui, le Beda continue à être profondément impliqué dans l’élaboration de la politique européenne. Il souhaite promouvoir le design en tant qu’outil d’innovation industrielle et sociétale, ce qui est indispensable aujourd’hui et à l’avenir. Le Beda participe au projet Digital Tools for Creative Collaboration de plusieurs façons pour contribuer à sa mise en œuvre, sa diffusion et sa pérennité :

  • mettre les productions du projet à disposition de ses membres lors de ses évènements ;
  • diffuser l’information sur le projet, ces actions, appels, évènements auprès de ses membres.
Image by Elodie Meunier – WBI | BEDA Board of Directors 2024-2026, Brussels 2024


Projet financé par l’Union européenne. Les points de vue et avis exprimés n’engagent toutefois que leur(s) auteur(s) et ne reflètent pas nécessairement ceux de l’Union européenne ou de l’Agence exécutive européenne pour l’éducation et la culture (EACEA). Ni l’Union européenne ni l’EACEA ne sauraient en être tenues pour responsables.

⚠️
Votre navigateur est obsolète, l’affichage des contenus n’est pas garanti.
Veuillez effectuer une mise à jour.

 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13