Appel à candidatures

Dessins d’après… / Peintures d’après… ?

Date limite 10.01.2022

par Sandra JacquierDates des journées d’études
23 et 24 mars 2022

Lieux
École Supérieure d'Art de Saint-Étienne, Université Jean Monnet de Saint-Étienne, Salle des Cimaises (DAC Saint-Étienne), Galerie Ceysson & Bénétière

Référents
Anne Favier (ECLLA, UJM) et Romain Mathieu (LEM, Esadse)

L’unité de recherche ECLLA (axe « Créations en tension », Université Jean Monnet de Saint-Étienne) et le Laboratoire d'expérimentation des modernités (LEM) de l’Esadse s’associent pour une double manifestation scientifique et artistique : Dessins d’après… / Peintures d’après… ?

Deux journées d’études et deux expositions consacrées aux pratiques graphiques et picturales contemporaines au prisme de relations intermédiales, se feront écho.

Seconde occurrence de la manifestation « Le passage au dessin » qui s’est tenue en juin 2020, au MAMC de Saint-Étienne, en parallèle des expositions monographiques de Léa Bélooussovitch et Éric Manigaud, la première journée sera consacrée au dessin contemporain. Les problématiques abordées sous-tendront les questionnements développés la seconde journée dédiée aux pratiques picturales.

An eye tracking experiment by Alfred L. Yarbus 150 inwhich the eye movements have been superimposed 84 on a painting"Unexpected Visitors" by the 19th Century Russian artist Ilya Repin.
Alvare,Graham & Gordon, Richard, « CT brush and CancerZap!: Two video gamesfor computed tomography dose minimization », Theoretical biology & medicalmodelling, vol. 12. N°7 [doi :10.1186/s12976-015-0003-4]

Dessins d’après 

Comment le dessin contemporain s’entretient-il avec d’autres médiums et médias producteurs de documents iconographiques : photographies, archives historiques, images scientifiques, médiatiques, numériques… ? Quelle est la nature des reprises de vue, travaillées par les moyens du dessin, et comment font-elles éprouver leur matérialité hybridée par la traduction d’images sources ?

Il s’agira d’étudier ces relations intermédiales ambiguës, leurs manifestations plastiques, les réflexions sémantiques, et la nature des tensions qu’elles suscitent. Quelles iconographies, images de notre Histoire et actualité médiatique sont-elles aujourd’hui reportées par les moyens du dessin ? A travers quels processus ? Quels filtres ? Que se joue-t-il dans ces opérations de transfert et de translation de l’image en passage pour un « devenir graphité1 », que nous qualifierons de « passage au dessin » ? Entre simulation et dissemblance, proximité et distanciation, mises au point, redéfinition, indéfinition … dans quels écarts s’inscrivent ces reprises graphiques, ou représentations à l’égard d’images préalables auxquelles il s’agirait de donner la réplique par les moyens du dessin ?  « À l'heure des nouveaux médias, de la multiplication des sources d'information, de la surproduction et de la dématérialisation des images, pourquoi dessiner encore sur du papier et comment intégrer ces nouvelles technologies dans le geste classique et ancestral d'un simple trait de la main ? », s’interroge en ce sens l’artiste Emmanuel Régent.

Certaines orientations problématiques peuvent ainsi être esquissées :

- Le dessinateur archéologue et « reporteur» d’images ; le dessinateur iconographe et archiviste.
- Le dessin comme doublure et contre-champ d’autres dispositifs de représentation.
- Le document photographique et l’imagerie médiatique sources du dessin contemporain comme opération de transfert.
- Les relations intermédiales dessin/photographie, dessin/peinture, dessin/vidéo, dessin/outils numériques, dessin/performance…
- Le processus de reprise graphique, le temps long de la traduction de sources iconographiques relevant de l’instantané.
- La progression du dessin comme geste ou mécanique d’écriture, et de réécriture.
- L’expérience esthétique du dessin comme épreuve visuelle et perceptuelle.

Évoquons à titre indicatif les démarches artistiques de Dove Allouche, Jean Bedez, Léa Belooussovitch, Jean-Marc Cerino, Nicolas Daubanes (Prix Drawing Now 2021), Sharka Hyland, Till Freiwald, Rémy Jacquier (la récente série Artifices, 2018-2020), William Kentridge, Daphné Le Sergent  (Photographies-dessins), Thomas Levy Lasne, Jérémy Liron (Les archives du désastre), Maud Maffei, Eric Manigaud, Ciprian Muresan, Didier Rittener, Jérémie Setton, Ken Salomon, Emmanuel Régent, Rirkrit Tiravanija (Demonstration drawings, 2008), Linda Roux, João Vilhena, David Wolle, Jérôme Zonder…

Peintures d’après 

Que peut la peinture face au déferlement des images dans la société qui est la nôtre ? Qu'en est-il de l'image peinte lorsqu'il n'est question que de flux numériques ? La notion de flux à laquelle on associe l’image numérique peut-elle être confrontée à la volonté d'élaborer une déposition de l'instant dans la durée de la peinture, mettant en dialogue le regard et l'image ?

Le renouvellement actuel de la peinture figurative s’accompagne nécessairement d’une interrogation de notre relation à l’image et donne une nouvelle actualité à la question du rapport entre peinture et photographie. Cette tension se manifeste chez beaucoup d’artistes dans le processus même de leur démarche intégrant l’image numérique, qu’il s’agisse de captures d’écrans ou d’images prélevées sur internet. Le modèle photographique peut être directement désigné ou représenté. Il peut néanmoins s’associer à différentes stratégies : processus d’abstraction, jeu de citations, mise en abimes. Il peut s’hybrider à des références à l’histoire de l’art, au cinéma ou à des scènes fantastiques.

L'intégration de l'image numérique dans la peinture ne se limite pas à la représentation, elle peut prendre la forme des effets spécifiques de lumière, de profondeur ou de texture et convoquer l'abstraction propre à l'image photographique. Il peut en ressortir une mise en question de l'image, de son avènement. Cette intégration de l’image portée à sa limite peut être située après l’abstraction. Pourtant,elle renoue aussi avec une origine des pratiques abstraites où l’interrogation du visible s’accompagnait d’un goût pour des images issues du spiritisme ou de perceptions transformées par la science.

Différentes expositions récentes ont montré cette actualité renouvelée de la relation entre photographie et peinture à travers le numérique. On peut citer La photographie à l'épreuve de l'abstraction (septembre 20 – janvier 21, FRAC Normandie, Centre d'Art Contemporain de l'Onde, CPIF) sur le versant de la photo. Plus spécifiquement, dans le champ de la peinture, Obsolescences déprogrammée (cycle d'expositions initié à l'Abbaye de Sainte Croix, 15 octobre 21 – 16 janvier 22) se concentre sur l'appropriation du numérique par la peinture. Enfin, Les Apparences Centre d'Art A cent mètres du centre du monde, 20 juin – 12 septembre 21) réunissait une scène figurative où se révélait pleinement cette problématisation de la relation à l'image.
Cette journée d'étude vise à interroger cette relation entre peinture et photographie ou images numériques. Comment dans une époque d'hyper visibilité qui agit comme un effacement du regard, des regards, peut se ménager un manque, un invisible qui est intrinsèque au mystère de la représentation ? A travers le regard, c'est la manière dont ne cesse de se réinventer notre rapport au monde qui est questionnée.

Les propositions de contribution et de participation sont à envoyer avant le 10 janvier 2022 à Anne Favier (anne.favier@univ-st-etienne.fr) et Romain Mathieu (romain.mathieu@esadse.fr).

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La sécurité des intervenants et des publics reste la priorité. Les différentes journées sont adaptées afin d’être compatibles avec les gestes barrières : espacement entre chaque siège d'un mètre minimum, éclatement de l’évènement dans différentes salles, nombre de personnes par journée limité, tenue des journées en visioconférence, etc.

1Jean-Christophe Bailly, « Éric Manigaud ou le visible élargi », in catalogue Éric Manigaud, La mélancolie des vaincus, Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne, Gand, éd. Snoeck, 2020.
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